Les défis de l’inclusion
Même si les personnes avec une contrainte sévère à l’emploi ont leur place sur le marché du travail, leur intégration peut demander certains ajustements. Des employeurs racontent les défis que représentent l’inclusion.
« Tu ne peux pas simplement leur donner toutes tes instructions en début de journée et espérer qu’ils s’en souviennent, prévient André Mousseau, qui emploie depuis plus de 40 ans des personnes avec une légère déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. Il faut respecter leurs capacités et leurs limites. »
Au Cactus fleuri, les employés sont d’abord affectés au reconditionnement des pots usés, puis sont graduellement introduits à l’entretien des plantes et aux boutures. « Nous en avons un qui est présentement responsable des expéditions, mais il faut faire preuve de patience pour développer leur autonomie. Parfois, certains sont jaloux de leurs tâches et de leur espace de travail. Il faut bien les préparer à un changement », précise M. Mousseau.
Faire preuve de souplesse
Marc-André Laurier-Thibault, directeur des affaires publiques et gouvernementales chez Savoura, explique que l’intégration requiert une certaine souplesse de la part de l’employeur. « Nous avons dans notre équipe une jeune femme qui a des difficultés à s’exprimer et cela générait pour elle de la frustration. Notre chef de culture lui a suggéré de laisser ses commentaires sur papier. Depuis ce temps-là, la situation s’est nettement améliorée. Nous sommes conscients des réalités et des limites de chacun. Ça peut demander un peu plus de temps, mais ça vaut la peine. »