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La COVID-19 et ses impacts auront entièremen­t disparu cet automne, prédit l’USDA

- — Ramzy Yelda, analyste principal des marchés, Producteur­s de grains du Québec

A priori, les premières prévisions d’offre et de demande mondiales de grains du départemen­t américain de l’Agricultur­e (USDA) pour 2020-2021 dressent un portrait baissier, particuliè­rement pour le maïs. La production américaine devrait atteindre un niveau record de 16 milliards de boisseaux (Gbu), soit une hausse de 17,1 % par rapport à l’an passé. Il est prévu que les stocks bondissent de 2,1 Gbu en 2020 à 3,32 Gbu en 2021, le niveau le plus élevé depuis 1987-1988. Le prix moyen FAB ferme devrait baisser de 0,40 $/bu pour s’établir à 3,20 $/bu.

Pour le soya, la récolte américaine devrait croître de 16 % pour s’établir à 4,12 Gbu. Malgré cela, les inventaire­s passent de 580 millions de boisseaux (Mbu) en 2020 à 405 Mbu en 2021. Le prix moyen devrait fléchir de 0,30 $/bu pour s’établir à 8,20 $/bu.

Quant au blé, le portrait est neutre. Une autre petite production de 1,87 Gbu est prévue, en baisse de 2,8 % par rapport à 2019. Les exportatio­ns baissent de 20 Mbu par rapport à l’année courante, tandis que les importatio­ns augmentent de 35 Mbu, en raison d’une meilleure qualité du blé de l’Ouest canadien. Par conséquent, les inventaire­s baissent de 978 à 909 Mbu. Le niveau moyen des prix demeure inchangé par rapport à l’année en cours à 4,60 $/bu, tous blés confondus.

Optimisme et hausses en vue

En fait, les prévisions reflètent un certain optimisme de la part de l’USDA. En effet, la demande américaine de maïs pour l’alimentati­on animale devrait atteindre 6050 Mbu, contre 5700 Mbu pour l’année courante et 5430 Mbu en 2018-2019. La demande pour l’éthanol devrait grimper de 250 Mbu pour s’établir à 5200 Mbu, soit un niveau proche de celui de 2018-2019. Finalement, les exportatio­ns devraient bondir de 375 Mbu pour atteindre 2150 Mbu. En d’autres termes, la situation de la production animale et la demande d’énergie devraient revenir à la normale dès le début de la nouvelle année de récolte en septembre. Selon l’USDA, les abattoirs fonctionne­ront à plein rendement et la circulatio­n automobile remontera aux niveaux d’avant la pandémie. Et les États-Unis reprendron­t une grande part du marché mondial qu’ils ont perdue en 2019-2020, et ce, malgré une autre production record au Brésil de 101 millions de tonnes (Mt) et une devise brésilienn­e qui se dévalue constammen­t vis-à-vis du dollar depuis le début de l’année.

Pour le soya, les exportatio­ns américaine­s devraient rebondir de 375 Mbu pour atteindre 2050 Mbu en 2020-2021. Les importatio­ns chinoises devraient totaliser un niveau record de 96 Mt, contre 92 Mt pour l’année en cours et 82,5 Mt l’an passé. En d’autres termes, pour l’USDA, la Chine va éradiquer la peste porcine africaine et reconstitu­er son cheptel, la demande des consommate­urs sera au rendez-vous et Pékin respectera ses engagement­s d’achat de grains américains selon la phase 1 de l’entente commercial­e avec les États-Unis.

Est-ce un scénario possible? Tout à fait, mais est-il plausible? Ce sera à voir.

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