Envoi hâtif à l’abattoir
Revirement de situation chez les Producteurs d’oeufs du Québec. Après avoir connu une explosion de la demande dans les épiceries au début de la crise de la COVID-19, la fédération constate maintenant des surplus et demandera à ses membres de réduire d’au moins 10 % leurs volumes, a appris La Terre.
Les producteurs devront euthanasier plus tôt que prévu de 350 000 à 500 000 poules pondeuses afin d’éviter de gaspiller des oeufs destinés à la consommation. « Il ne se mange plus autant d’oeufs. On va devoir devancer de deux ou trois semaines les troupeaux à abattre », explique le président Paulin Bouchard. En temps normal, une poule pondeuse atteint l’âge adulte vers 19 semaines et sa fin de vie utile à 71 semaines.
Le producteur de Saint-Gédéon, dans Chaudière-Appalaches, regrette les effets de cette baisse drastique de la demande. « Au début de la crise, les gens avaient stocké. Là, ça nous a rattrapés. […] C’est la seule solution possible pour nous, car on ne veut pas jeter des oeufs », soutient-il.
Il s’agit d’un virage à 180 degrés pour les Producteurs d’oeufs alors qu’en mars, ils avaient dû revoir leur mise en marché tellement les tablettes des épiceries se vidaient à vue d’oeil. La demande qui avait alors augmenté de 50 % a donc nettement diminué pour passer à seulement 20 % de hausse comparativement aux années passées pour la même période, souligne M. Bouchard.
Les producteurs qui seront touchés par cette mesure avec leur troupeau sur le point d’arriver à maturité seront compensés financièrement, assure le président. Il précise aussi que les usines de transformation, aux prises avec des ralentissements depuis le début de la crise, recommencent tranquillement à valoriser les carcasses des poules pondeuses.