Le manque d’eau n’est pas prêt de se résorber
« J’ai hâte à l’année prochaine. Cette année, tout va mal! », s’exclame JeanClaude Guérin avec exaspération. Après le vent et le gel des sols qui lui a fait perdre une partie de ses semis au début mai, voilà que la chaleur fait des siennes. Environ 30 % des plants d’oignons dans certains de ses champs ont brûlé la semaine dernière, en raison de la chaleur et de la sécheresse.
« Je n’avais jamais vu ça en mai. Je n’ai pas eu le temps d’aller voir mes carottes encore, mais je suis certain que ça a brûlé de ce côté-là aussi », a affirmé le producteur de Sherrington en Montérégie, le 28 mai. « Je vais irriguer au maximum. Je réussirai sûrement à faire revivre des plants, mais c’est certain que j’aurai des pertes », s’est-il désolé.
Le producteur Olivier Barbeau, de Saint-Jean-Baptiste en Montérégie, estime quant à lui avoir perdu 30 % de sa production d’oignons jaunes pour les mêmes raisons. « J’ai sûrement perdu des oignons verts aussi », a-t-il témoigné. En raison du manque de pluie, il raconte avoir irrigué ses terres sans arrêt, pendant deux semaines, juste avant que la canicule de la semaine dernière s’ajoute à la sécheresse. « Il est vraiment temps qu’il pleuve. Il y a des fissures dans le sol, à certains endroits sur mes terres, parce que c’est trop sec. En plus, je manque de maind’oeuvre à cause de la COVID19. Tout nous tombe dessus en même temps cette année. »
« La seule chose qu’on n’a pas eue à date, c’est de la grêle ! » lance pour sa part Robert Beaulieu, qui a lui aussi perdu « pas mal d’oignons et un peu de carottes ». « Il est tard pour ressemer les oignons. Ça va probablement aller à l’année prochaine », indique cet autre producteur de Sherrington.
Des régions et des productions moins touchées
Certains agriculteurs contactés par La Terre, situés dans des régions plus au nord, n’ont pas vraiment subi les contrecoups de la chaleur et de la sécheresse. « Je dois irriguer beaucoup, mais comme nous ne sommes pas très avancés dans la production, je n’ai pas vraiment eu de dommages », a témoigné Guy Pouliot, producteur de fraises et de patates douces à SaintJean-de-l’île-d’Orléans. Louis Belisle, qui cultive des fraises, des bleuets, du maïs sucré et des citrouilles à SaintEustache, dans les Laurentides, avait hâte qu’il pleuve la semaine dernière, mais n’avait toutefois constaté aucun impact sur sa production. « J’irrigue continuellement depuis des semaines. C’est tout ce qu’on fait. »