La Terre de chez nous

Le manque d’eau n’est pas prêt de se résorber

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

« J’ai hâte à l’année prochaine. Cette année, tout va mal! », s’exclame JeanClaude Guérin avec exaspérati­on. Après le vent et le gel des sols qui lui a fait perdre une partie de ses semis au début mai, voilà que la chaleur fait des siennes. Environ 30 % des plants d’oignons dans certains de ses champs ont brûlé la semaine dernière, en raison de la chaleur et de la sécheresse.

« Je n’avais jamais vu ça en mai. Je n’ai pas eu le temps d’aller voir mes carottes encore, mais je suis certain que ça a brûlé de ce côté-là aussi », a affirmé le producteur de Sherringto­n en Montérégie, le 28 mai. « Je vais irriguer au maximum. Je réussirai sûrement à faire revivre des plants, mais c’est certain que j’aurai des pertes », s’est-il désolé.

Le producteur Olivier Barbeau, de Saint-Jean-Baptiste en Montérégie, estime quant à lui avoir perdu 30 % de sa production d’oignons jaunes pour les mêmes raisons. « J’ai sûrement perdu des oignons verts aussi », a-t-il témoigné. En raison du manque de pluie, il raconte avoir irrigué ses terres sans arrêt, pendant deux semaines, juste avant que la canicule de la semaine dernière s’ajoute à la sécheresse. « Il est vraiment temps qu’il pleuve. Il y a des fissures dans le sol, à certains endroits sur mes terres, parce que c’est trop sec. En plus, je manque de maind’oeuvre à cause de la COVID19. Tout nous tombe dessus en même temps cette année. »

« La seule chose qu’on n’a pas eue à date, c’est de la grêle ! » lance pour sa part Robert Beaulieu, qui a lui aussi perdu « pas mal d’oignons et un peu de carottes ». « Il est tard pour ressemer les oignons. Ça va probableme­nt aller à l’année prochaine », indique cet autre producteur de Sherringto­n.

Des régions et des production­s moins touchées

Certains agriculteu­rs contactés par La Terre, situés dans des régions plus au nord, n’ont pas vraiment subi les contrecoup­s de la chaleur et de la sécheresse. « Je dois irriguer beaucoup, mais comme nous ne sommes pas très avancés dans la production, je n’ai pas vraiment eu de dommages », a témoigné Guy Pouliot, producteur de fraises et de patates douces à SaintJean-de-l’île-d’Orléans. Louis Belisle, qui cultive des fraises, des bleuets, du maïs sucré et des citrouille­s à SaintEusta­che, dans les Laurentide­s, avait hâte qu’il pleuve la semaine dernière, mais n’avait toutefois constaté aucun impact sur sa production. « J’irrigue continuell­ement depuis des semaines. C’est tout ce qu’on fait. »

 ??  ??
 ??  ?? Robert Beaulieu a perdu « pas mal d’oignons et un peu de carottes », la semaine dernière, en raison de la chaleur et de la sécheresse.
Robert Beaulieu a perdu « pas mal d’oignons et un peu de carottes », la semaine dernière, en raison de la chaleur et de la sécheresse.
 ??  ?? Jean-Claude Guérin
Jean-Claude Guérin
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada