Des gars de région
BEAUHARNOIS – Avoir grandi en région a aidé les membres du groupe musical Lendemain de veille à prendre leur envol sur la scène professionnelle. Chacun des cinq provient d’une communauté rurale. Marc-André Rioux est de Beauharnois en Montérégie, Paul Théoret et Jérémy Gendron, de Saint-Étiennede-Beauharnois, à un jet de pierre l’un de l’autre. Mark Valois vient de la région de Saint-Constant et Benoît Joncas-Leblanc, de Rivière-aux-Renards, en Gaspésie.
Le chanteur Marc-André Rioux refuse l’idée qu’il est plus difficile de percer quand on vient d’une région. Dans le cas de Lendemain de veille, c’est même le contraire, car la formation a pu compter sur le soutien de petites communautés. « À 18 ans, parce qu’on était des petits gars du coin, les gens nous engageaient, même quand on n’était pas bons », lance-t-il en riant.
Un sans nom
Lendemain de veille est né en 2008, un 23 juin, lors d’une fête de la Saint-Jean-Baptiste. Les musiciens, qui n’avaient encore jamais joué ensemble, se sont regroupés à l’invitation d’un ami pour interpréter une quinzaine de chansons québécoises.
On leur a ensuite demandé de rejouer le lendemain. « Quand est venu le temps de nous présenter, Étienne Daneau, qui animait le spectacle, nous a demandé notre nom de groupe, mais on n’en avait pas parce qu’on était censé faire juste un spectacle », raconte Marc-André. L’animateur les a alors présentés comme Lendemain de veille et le nom est resté.
« La vie de campagne a influencé à 100 % notre écriture. Toutes nos paroles sont concentrées là-dessus. » — Marc-André Rioux
Des villages accueillants
Au fil du temps, les jeunes ont pris du galon et le groupe est devenu professionnel sans jamais perdre son identité régionale. « On n’a jamais eu honte de dire que l’on venait de la campagne », ajoute le chanteur. Depuis 12 ans, le groupe a produit plus de 600 spectacles à travers le Québec. « Quand on arrive dans un village, même à quinze heures de chez nous, on retrouve la même mentalité chez ces gens-là. On a à peu près les mêmes valeurs », dit-il. Le groupe s’est aussi produit près de 200 fois au bar Le 2 Pierrots dans la métropole. « Quand on se rapproche de Montréal et des grands centres et qu’on demande s’il y a des gens dans la salle qui viennent de la campagne, ça crie en tabarouette », lance fièrement Marc-André.
Au-delà de la musique, Marc-André Rioux est aussi dans les affaires. Il a fait l’acquisition de la brasserie festive Au Vieux, à Beauharnois, en janvier 2019. « C’est le premier bar où on a joué quand le groupe s’est formé », dit-il. Marc-André garde de son enfance le souvenir d’une communauté paisible où il se sentait en sécurité et où il avait la liberté d’enfourcher son vélo sur une route que le trafic urbain refusait d’envahir.