La Terre de chez nous

Concilier et améliorer

Une fenêtre sur le quotidien de jeunes de la relève agricole s’ouvre avec cette chronique. Désireux de valoriser leur métier, une dizaine d’entre eux prendront la plume à tour de rôle au cours des prochaines semaines.

- MYLAINE MASSICOTTE Les Jardins d’en Haut, Havelock, Montérégie

Je vous présente la suite de ma chronique intitulée Apprendre à conjuguer avec le verbe concilier, parue le 4 décembre.

L’an dernier, Rachel Trépanier, productric­e maraîchère en Mauricie, a questionné des agricultri­ces, mais aussi des agriculteu­rs, de son entourage pour connaître leur expérience de grossesse et de post-partum conjuguée avec le travail à la ferme. Il était surtout question du programme Pour une Maternité Sans Danger (PMSD) et du Régime Québécois d’Assurance Parentale (RQAP). Comment pourraient-ils être mieux adaptés à la réalité du monde agricole?

J’ai sauté dans le train tout de suite : je voulais participer avec Rachel à cette démarche! Nous avons donc rédigé une propositio­n de résolution qui a été adoptée par plusieurs groupes, puis on a mis le tout sur pause parce que c’était le printemps, que nous étions enceintes et que nous étions satisfaite­s que les Agricultri­ces du Québec aient décidé de prendre le dossier en main.

Un été a passé, nous avons toutes les deux accouché et l’hiver a fait son bout de chemin. C’est finalement en février que le dossier a repris de l’élan. Le 24 février, plus précisémen­t, Rachel a réussi à regrouper des personnes ayant vécu diverses situations problémati­ques pour parler de ce dossier, témoigner de nos difficulté­s et apporter des pistes de solution.

Des réalités à considérer

D’abord, il est souvent impossible de se faire remplacer pour un congé de maternité parce que l’entreprise ne génère pas assez de revenus pour embaucher quelqu’un de plus. Quant à l’accessibil­ité aux prestation­s du RQAP, il y a le fait que, si l’entreprise est en démarrage, le revenu est souvent trop bas durant la période de référence pour recevoir des allocation­s intéressan­tes. Puis, dans le cas où l’entreprise est une propriété unique ou une société en nom collectif (s.e.n.c.), si elle fait des revenus pendant la période où l’on devrait recevoir des prestation­s, on est amputé de la somme reçue. On a eu le témoignage d’une employée à travail saisonnier, pour qui accumuler des heures pour être éligible était une question de gymnastiqu­e et du bon vouloir de l’employeur. On a également parlé de la santé des femmes et de l’importance de prendre une convalesce­nce après l’accoucheme­nt. Finalement, on a misé sur le fait qu’un changement au programme allait avoir des répercussi­ons positives sur la santé des personnes et, par la bande, coûter moins cher au système de santé.

Avec la situation actuelle dans laquelle nous sommes plongés, plusieurs concepts du travail et de la vie familiale sont remis sur la table à dessin dans notre société. Plusieurs se rendent compte de la difficulté de concilier ces deux choses que l’on adore. Peutêtre que notre message encouragea­nt une meilleure adaptation de nos programmes aux réalités de nos différents domaines aura l’occasion de germer plus rapidement.

En collaborat­ion avec la Fédération de la relève agricole du Québec

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Rachel Trépanier, productric­e maraîchère en Mauricie, a questionné des agricultri­ces, mais aussi des agriculteu­rs, de son entourage pour connaître leur expérience de grossesse et postpartum conjugué avec le travail sur la ferme.
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