La Terre de chez nous

Sélection des inoculants lactiques et impact sur la qualité des ensilages

- info@cqpf.ca

Qu’elles soient inoculées ou non, les récoltes de plantes fourragère­s entreposée­s dans un silo vont fermenter. Si la récolte est protégée de l’oxygène, le type de fermentati­on qui s’établit correspond à une fermentati­on lactique. Sans cette protection, le matériel va composter.

La fermentati­on lactique est due à l’activité d’un groupe de bactéries fort utile pour plusieurs types de fermentati­on en agroalimen­taire, comme celle du yogourt, de la choucroute et même du chocolat. Il existe cependant plusieurs différence­s entre ces fermentati­ons. La production de yogourt requiert des espèces particuliè­res. Le Lactobacil­lus acidophilu­s est l’une des espèces fréquemmen­t utilisées. Il ne faut toutefois pas chercher cette espèce dans un inoculant pour ensilage. Vous ne la retrouvere­z pas parce que les particular­ités de l’aliment à fermenter dictent les espèces qui y sont actives.

Une espèce pour un rôle

La fermentati­on des plantes fourragère­s dépend d’espèces telles que le Lactobacil­lus plantarum, le Lactobacil­lus buchneri, le Lactobacil­lus brevis ou le Pediococcu­s pentosaceu­s. Chacune de ces espèces a un rôle spécifique durant la fermentati­on et leur importance varie selon les conditions d’ensilement (teneur en matière sèche, disponibil­ité des sucres) et le type de fourrage (légumineus­e, graminée, maïs-grain humide). C’est pour ces raisons qu’il est nécessaire d’utiliser un type d’inoculant pour la luzerne et un autre pour le maïs plante entière.

Il est nécessaire d’aller plus loin dans cette sélection. Tel que mentionné précédemme­nt, la fermentati­on est au rendez-vous si le chantier d’ensilement est bien fait, que la densité du silo respecte les recommanda­tions et qu’il n’y a aucun contact avec de l’oxygène.

Mais est-ce que cette fermentati­on aura la qualité requise? Tester la stabilité aérobie après l’ouverture de silos d’ensilage de maïs inoculés avec dix souches différente­s de Lactobacil­lus buchneri a permis de comprendre ces différence­s. Après 60 jours d’ensilement, les silos expériment­aux n’ayant pas été inoculés se sont mis à chauffer après seulement 64 heures de contact avec de l’oxygène. Certains silos inoculés avec une des 10 souches de L. buchneri ont chauffé après 112 heures. Cependant, d’autres silos inoculés avec d’autres souches ont été stables pendant une période dépassant les 240 heures de contact avec de l’oxygène. Bien qu’appartenan­t à la même espèce, chaque souche de L. buchneri a des capacités distinctes.

— Pascal Drouin, Microbiolo­giste spécialisé pour les plantes fourragère­s et le sol, Lallemand Nutrition Animale

 ??  ??
 ??  ?? La qualité des plantes fourragère­s ensilées dépend des inoculants lactiques sélectionn­és.
La qualité des plantes fourragère­s ensilées dépend des inoculants lactiques sélectionn­és.

Newspapers in French

Newspapers from Canada