Prévoir les impacts de la crise à long terme
Comme toute la population, les producteurs de grains biologiques suivent de près l’évolution de la situation. Au-delà des effets à court terme, il y a lieu d’anticiper des impacts sur nos marchés dans le temps.
D’abord, on perçoit davantage d’incertitude et de nervosité. En avril, un acheteur de l’Ouest canadien a dénoté des retards dans l’importation de soya biologique pour l’alimentation animale, prévoyant une rareté. Au Québec, ceci a eu pour effet de réduire l’écart entre le prix du soya bio pour animaux et celui pour l’alimentation humaine. Malgré cela, une bonne gestion des approvisionnements devrait assurer des stocks suffisants à moyen terme pour les entreprises québécoises.
Rappelons par ailleurs qu’une part importante de notre production est exportée aux États-Unis. Sur ce front, certains exportateurs signalent un manque de conteneurs en raison des bouleversements occasionnés par la crise. Considérant ces éléments, une réorganisation des canaux de distribution pourrait peut-être favoriser davantage l’achat local à l’avenir.
Du côté des opportunités, le confinement des familles a fait ressurgir la tradition du pain maison, faisant ainsi bondir la demande pour la farine de blé biologique. Bonne nouvelle pour nous, mais le déconfinement signifiera-t-il un recul de cette tendance? Et que dire de l’effervescence pour les protéines végétales, est-ce synonyme de nouveaux marchés pour le bio de chez nous?
Décidément, si le recul économique engendre une réduction de la consommation de produits biologiques, particulièrement dans le secteur des viandes, observerons-nous un effet sur la demande pour les grains bios à moyen ou à long terme?
En attendant les impacts réels de cette crise, le Syndicat des producteurs de grains biologiques du Québec veille à ce que des outils adaptés aux besoins des producteurs soient offerts. Une accessibilité accrue de notre journée des marchés en décembre par webdiffusion, des représentations pour améliorer le programme d’assurance récolte, la mobilisation de la recherche au bénéfice de notre filière : voilà que quelques exemples d’actions sur lesquelles nous continuons de travailler.