La Terre de chez nous

Le Bas-Saint-Laurent manque d’eau

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Le 3 juin, le météorolog­ue André Monette entrevoyai­t un mois relativeme­nt sec, avec des précipitat­ions en dessous des normales. Le manque d’eau commence à affecter les rendements dans plusieurs régions du Québec, concrétisa­nt de plus en plus les craintes des producteur­s de voir une quatrième année de sécheresse se dessiner.

À La Pocatière, les terres de Pascal Hudon sont sèches. Ses parcelles retiennent habituelle­ment l’humidité, mais après trois années de sécheresse, elles ont commencé à craqueler au début du mois de juin. « Le foin est à la moitié de la hauteur d’une bonne année », dit-il. Pour l’instant, il ne sait pas encore s’il devra acheter du foin à l’extérieur, puisqu’il lui reste des réserves de foin et de maïs d’ensilage de l’année dernière.

Le président de la Fédération de l’Union des producteur­s agricoles du Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis, confirme que les producteur­s de sa région sont découragés. « Les nuits sont très froides [avec parfois du gel au sol] et c’est chaud dans le jour. On a eu une petite pluie [le 6 juin], mais là [trois jours plus tard], ça ne paraît plus du tout et le foin est arrêté à 10-12 pouces de haut alors qu’on arrive à la mi-juin », constate ce dernier. Avec les sécheresse­s des années précédente­s, l’eau n’a pu s’accumuler dans la terre, la pluie n’a pas non plus été au rendez-vous l’automne dernier et la fonte des neiges au printemps n’a pas laissé ses habituelle­s flaques dans les champs. « C’est très sec présenteme­nt », dit-il.

Autres régions

Le travail de tailleur de sabots de Guy Despatie l’amène à se rendre dans de nombreuses fermes du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches. Selon lui, le constat en ce début de saison est désastreux. « La première coupe est à demi tibia […], c’est clairsemé et il n’y a rien sur de grands bouts. Le seigle et le blé d’automne désastreux, et la luzerne qui a gelé l’automne dernier n’a pas repris au printemps », décrit-il.

Dans Portneuf, Sandra Paradis songe pour la première fois en 11 saisons à faire l’achat de systèmes d’irrigation par aspersion pour maintenir ses production­s de petits fruits et de légumes. Le manque d’eau est un problème qui semble généralisé dans sa région.

Le producteur Jean-Claude Poissant dit manquer d’eau pour la première fois cette année dans ses champs de SaintPhili­ppe, en Montérégie. Mais l’homme ne peut toutefois pas comparer ses baisses de rendements potentiell­es à celles des producteur­s du Bas-Saint-Laurent. « J’ai une pensée pour eux, malgré ce que l’on vit. Je pense que pour eux, c’est le bout du bout », dit-il.

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Au Bas-Saint-Laurent, cette parcelle de terre de Pascal Hudon retient habituelle­ment l’humidité, mais en juin, elle a commencé à craqueler.

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