La Terre de chez nous

Seulement 60% de la main-d’oeuvre aux champs

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Selon des statistiqu­es partagées par l’Union des producteur­s agricoles (UPA) la semaine dernière, 5 800 travailleu­rs étrangers temporaire­s sont arrivés au Québec sur les 12 600 attendus d’ici la fin juin. À ce temps-ci de l’année, 9 700 devraient déjà être là.

Avec seulement 60 % de la maind’oeuvre attendue normalemen­t aux champs à la mi-juin, la météo qui fait des siennes et la saison des asperges et des fraises qui bat son plein, bien des producteur­s maraîchers subissent présenteme­nt de « grandes périodes de stress », a commenté Marcel Groleau. Les producteur­s, détaille le président de l’UPA, sont présenteme­nt en mode « sauver les récoltes », mais aussi en mode « rentabilis­er l’entreprise ».

« Ils ont tous une stratégie différente et sont tous en train de faire leurs propres calculs en fonction du nombre de travailleu­rs qu’ils ont reçus et de leur superficie de culture », explique-t-il, ajoutant par exemple que si certains producteur­s de fraises jugent qu’il est plus rentable de laisser des fruits dans un champ où le rendement est moindre plutôt que d’essayer de tout cueillir, ils le feront.

« En ce moment, le manque d’eau est un autre facteur de stress pour les maraîchers. Chaque année, ils doivent faire ce genre d’exercice pour rentabilis­er l’entreprise, en raison de la météo qu’ils ne contrôlent pas », soutient M. Groleau.

Travailleu­rs locaux et autocueill­ette

Selon le président de l’UPA, la campagne de recrutemen­t local va « relativeme­nt bien, dans l’ensemble ». Sur les 12 900 candidatur­es reçues dans les centres d’emploi la semaine dernière, 866 Québécois avaient été assignés sur les fermes. Les travailleu­rs locaux, indique-t-il toutefois, ne sont pas aussi expériment­és que les TET et ne sont pas aussi rapides. « Quand un producteur doit accueillir 30 cueilleurs d’un coup, il doit les former. Et en fin de compte, le rendement est moindre qu’avec des travailleu­rs d’expérience, c’est certain. » Pour assurer l’efficacité des opérations au maximum, détaille-t-il, les agriculteu­rs confient des tâches moins complexes aux nouveaux employés et affectent leurs TET aux mandats plus exigeants. Comme autre solution au manque de main-d’oeuvre, certains producteur­s miseront aussi sur l’autocueill­ette cet été, dit-il.

Dans le meilleur des mondes, Marcel Groleau espère que 1500 travailleu­rs étrangers supplément­aires arriveront au Québec d’ici la fin juin et que les démarches d’allégement des procédures au Mexique apporteron­t des résultats. « On ne lâche pas le morceau », conclut-il. de la main-d’oeuvre guatémaltè­que serait arrivée au Canada

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Alors que la saison des fraises s’amorce, plusieurs producteur­s composent toujours avec un manque criant de main-d’oeuvre.
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Marcel Groleau

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