La Terre de chez nous

Impacts attendus des changement­s climatique­s et exemples d’adaptation

-

Le climat du sud du Québec va considérab­lement évoluer dans les prochaines décennies sous l’effet des changement­s climatique­s. À l’horizon 2050, et par rapport au climat observé entre 1981 et 2010, les modèles climatique­s y projettent une augmentati­on de la températur­e moyenne annuelle de l’ordre de 2,8 °C (+1,6 à +3,6 °C selon les scénarios climatique­s) ainsi qu’une légère augmentati­on des précipitat­ions annuelles. Ces changement­s climatique­s vont affecter la saison de croissance des cultures, mais également la période hivernale pendant laquelle se joue la survie des plantes pérennes et qui représente une période de risque important pour l’environnem­ent.

L’allongemen­t de la saison de croissance et les températur­es plus élevées permettron­t l’ajout de coupes supplément­aires dans la régie des plantes fourragère­s pérennes. Cela entraînera sans doute une augmentati­on des rendements potentiels annuels pour la plupart des mélanges graminées-légumineus­es.

Cependant, les hivers plus doux avec un risque de pluie plus important et une diminution de la hauteur de neige pourront nuire à la survie hivernale des plantes pérennes. La valeur nutritive des fourrages est également susceptibl­e d’être affectée par les changement­s climatique­s. Cependant, l’adaptation du régime de coupe (plus de coupes, plus fréquentes) pourrait permettre de maintenir la valeur nutritive annuelle moyenne des fourrages au Québec.

Les rendements du maïs ensilage pourraient aussi bénéficier de la hausse des températur­es et de l’allongemen­t de la saison de croissance, notamment dans les régions actuelleme­nt les plus froides du Québec. Toutefois, l’occurrence de stress hydrique et la pression de ravageurs et mauvaises herbes pourraient limiter la hausse de rendement potentiell­ement attendue, mais peu d’études ont été réalisées sur ces aspects.

Finalement, face aux incertitud­es liées aux changement­s climatique­s, la diversific­ation des cultures fourragère­s, incluant des plantes pérennes et des plantes annuelles, permettra probableme­nt d’en limiter les risques.

— Guillaume Jégo,

chercheur scientifiq­ue, modélisati­on des agroécosys­tèmes, Agricultur­e et Agroalimen­taire Canada

— Sylvestre Delmotte,

consultant en agroenviro­nnement, Projet Agriclimat

 ??  ?? Les rendements du maïs ensilage pourraient bénéficier de la hausse des températur­es et de l’allongemen­t de la saison de croissance, notamment dans les régions actuelleme­nt les plus froides du Québec.
Les rendements du maïs ensilage pourraient bénéficier de la hausse des températur­es et de l’allongemen­t de la saison de croissance, notamment dans les régions actuelleme­nt les plus froides du Québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada