La Terre de chez nous

Un torréfacte­ur adopté par son village

- MAURICE GAGNON Collaborat­ion spéciale

CARLETON-SUR-MER — Permettre aux gens de son village de savourer un bon café entre amis fait la fierté de Dany Marquis, propriétai­re de la Brûlerie du quai située à Carleton-sur-Mer. « C’est la rencontre sociale qui est importante », dit le torréfacte­ur.

Dany est né dans le petit village de Saint-Adelme, près de Matane. Il a travaillé une quinzaine d’années dans le domaine des télécommun­ications à Montréal avant de venir s’établir en Gaspésie avec sa conjointe et leurs deux enfants. Deux autres bambins se sont ajoutés depuis.

La famille Marquis voulait venir en région pour offrir un meilleur milieu de vie aux enfants. Elle a choisi de s’installer à Carleton-sur-Mer, cette petite localité de la rive nord de la baie des Chaleurs, parce que le climat y est plus chaud et que l’on peut s’y baigner, raconte Dany Marquis. Le fait que l’activité économique de Carleton ne soit pas concentrée pendant la période touristiqu­e, comme dans d’autres villages gaspésiens, a aussi pesé dans la balance.

Dans la cabane à Roméo

En 2005, Dany Marquis a ouvert sa brûleriech­ocolaterie, près du quai, dans la vieille shed à Roméo Cullen, « un bon bonhomme, un peu entêté », raconte-t-il, qui a accepté de lui vendre la bâtisse après avoir refusé d’autres offres plus payantes.

L’homme d’affaires reconnaît avoir dû travailler fort pour trouver sa place et affronter la méfiance de la population locale. « Les gens se connaissen­t et comme dans tous les villages, il y a des rivalités », dit-il. Aujourd’hui, M. Marquis apprécie la vie communauta­ire et salue le dynamisme des gens et des entreprene­urs du coin.

« Dany, c’est un rêveur qui a les pieds sur terre, un entreprene­ur qui voit la solution là où il y a un problème. Il ne se met pas de limites et tous ses rêves se sont matérialis­és », lance Mathieu Lapointe, maire de Carleton-sur-Mer. Par ailleurs, le torréfacte­ur n’hésite jamais à donner un conseil d’affaires à un nouvel entreprene­ur.

« Le coffee shop permet de continuer notre mission sociale et de garder notre village vivant », insiste Dany Marquis. Le commerce équitable est également une valeur importante pour lui. « Je transige directemen­t avec les producteur­s pour l’achat de mes grains de café et mes fèves de cacao », conclut celui qui n’aimait pourtant pas le café avant de découvrir les grands crus.

« Quand j’ai lancé l’entreprise, des gens d’affaires ont pris des gageures à savoir combien de temps ça allait durer. »

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Dany Marquis, en train de torréfier le café dans son atelier de Carleton-sur-Mer.
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