L’hiver du producteur de pommes de terre
Une fenêtre sur le quotidien de jeunes de la relève agricole s’ouvre avec cette chronique. Désireux de valoriser leur métier, une dizaine d’entre eux prendront la plume à tour de rôle au cours des prochaines semaines.
Je suis producteur de pommes de terre de table et de semence ainsi que de céréales à la Ferme Jean-Yves Lalancette et Fils, à Dolbeau-Mistassini. Quand je dis dans quelle production je suis, beaucoup me demandent : « Qu’est-ce que tu fais en hiver à la ferme? » Je profite donc de la tribune qui m’est offerte cet été pour répondre à leur question.
Quand l’hiver arrive, la première chose que je fais en arrivant le matin, c’est de m’assurer de la bonne température des entrepôts. Ces lectures de température se font à l’aide de sondes situées dans les tas de pommes de terre et lues à l’aide d’un ordinateur. Le système informatique de l’entrepôt fait ouvrir et fermer des volets qui gardent la chaleur créée par les tas de pommes de terre ou les refroidissent. Ensuite, deux fois par semaine, je fais une investigation des entrepôts, ce qui veut dire que je fais le tour des tas de patates classées par variété et grosseur. Je m’assure qu’il n’y a pas de secteurs à risque de pourriture et je vérifie si les volets fonctionnent bien, s’ils ne sont pas bloqués par le frimas par exemple. Ensuite, il faut voir à la ventilation, que tout fonctionne bien, et puis je redescends prendre une lecture du taux d’humidité et de CO . Si tout est normal côté lectures, la journée de travail peut commencer.
Les tâches quotidiennes varient selon la période de l’hiver. Au début de la saison, c’est entre autres le temps de faire la maintenance des machines, la fabrication de palettes, la réparation des caisses de bois pour les pommes de terre, la coupe du bois de chauffage, le développement des terres (bûcher et broyer) et le transport des pommes de terre de table à l’usine d’emballage.
Rendu en février, on se prépare pour la vente des pommes de terre de semence. Elle est déjà établie par notre vendeur à la Patate Lac Saint-Jean, une coopérative de cinq producteurs dont nous faisons partie. Ce qui reste à faire de notre côté, c’est d’expédier les pommes de terre de semence selon les normes de l’Agence canadienne d’inspection des
« Quand je dis dans quelle production je suis, beaucoup me demandent : ‘‘ Qu’est-ce que tu fais en hiver à la ferme?’’ »
aliments et dans les délais dictés par nos clients. Avant la livraison de ces pommes de terre, on les passe toutes sur une table de tri pour assurer la qualité jusqu’au chargement. Tout ce triage est soumis à des contrôles de qualité effectués par nous et par l’Agence qui vient faire des visites quand le produit est destiné aux États-Unis ou simplement de manière aléatoire.
Maintenant que l’été est bien installé, nous sommes tous de retour aux champs afin de produire notre prochaine récolte de pommes de terre et céréales, histoire de pouvoir continuer à desservir notre clientèle l’hiver prochain. Bon été à tous!
En collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec