La Terre de chez nous

Un arrangemen­t à revoir

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, la Corporatio­n de gestion des marchés publics de Montréal (CGMPM), qui gère 15 marchés publics dans la métropole, a offert à ses membres de prendre une année sabbatique tout en leur permettant de conserver leur emplacemen­t habituel à la saison 2021. Sept marchands du Marché Jean-Talon et un commerçant du Marché Atwater ont accepté l’offre de la Corporatio­n.

Le manque de main-d’oeuvre et la crainte de voir la pandémie affecter les ventes dans les marchés publics sont à l’origine de la décision de ces marchands, indique le directeur général par intérim de la CGMPM, Nicolas FabienOuel­let. « Il y en a qui ont fait le choix d’affaires cette année de ne pas venir occuper les lieux », dit-il.

C’est le cas de la famille Racine qui commercial­ise des petits fruits au marché Jean-Talon depuis 55 ans. Pour la première fois cette année, elle ne regagnera pas ses étals habituels du marché. « On a décidé d’ouvrir un kiosque à la ferme cette année, soutient Sabrina Racine, la relève de l’entreprise Racine Petits Fruits. Avec l’histoire de la COVID, on n’était pas sûrs à la base de retourner au marché cette année et en parlant à d’autres marchands, [on s’est aperçus que les ventes étaient] très basses comparativ­ement aux années précédente­s », souligne cette dernière. Parallèlem­ent, l’entreprise a fait l’acquisitio­n d’une terre sur lequel il y avait un kiosque, près de la terre familiale de Sainte-Anne-desPlaines dans les Laurentide­s.

Quand même un loyer à payer

Si les marchands en sabbatique pourront conserver leur emplacemen­t pour la saison prochaine, la question du paiement du loyer durant leur absence n’est toutefois pas réglée. « À l’heure où on se parle, il faut payer quand même le montant de loyer qu’on doit […] et on n’est pas d’accord de payer ce gros montant-là, parce qu’ils nous disent qu’on a la possibilit­é de prendre une année sabbatique, mais qu’ils s’attendent à recevoir les chèques quand même. On a des avocats présenteme­nt qui sont làdedans », explique Mme Racine.

Les contrats de location des emplacemen­ts des marchands ont été signés avant que la Corporatio­n ne propose l’option de l’année sabbatique. De son côté, le directeur général par intérim de la Corporatio­n, Nicolas Fabien-Ouellet, soutient que les demandes de suspension du loyer sont présenteme­nt à l’étude et qu’une solution émergera dans les prochaines semaines. « Le conseil d’administra­tion travaille sur cet enjeu, parce que c’est un enjeu clairement prioritair­e », souligne ce dernier.

D’ailleurs, la Corporatio­n cherche de nouveaux producteur­s pour accroître son taux d’occupation. Une soixantain­e d’emplacemen­ts sont actuelleme­nt disponible­s.

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La Corporatio­n de gestion des marchés publics de Montréal calcule que la baisse d’achalandag­e a été moins grande qu’anticipée. Les consommate­urs se rendent désormais aux marchés les samedis pour acheter des produits en grandes quantités, alors qu’avant la pandémie, les visites étaient plus fréquentes et les volumes d’achats plus petits.
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Cette année, la famille Racine ne vendra pas ses petits fruits dans ses habituels étals du Marché Jean-Talon, mais bien dans un nouveau kiosque à la ferme de Sainte-Anne-des-Plaines.

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