La Terre de chez nous

Des légumes de serre affectés par la canicule

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca @MyriamLapl­anteE

Il n’y a pas que les production­s en champs qui aient été affectées par la canicule des dernières semaines. Si certains producteur­s de légumes en serres ont subi des pertes, d’autres s’en sont mieux sortis grâce à différente­s mesures mises en place.

Près Drummondvi­lle, les tomates roses de Luc Verrier ont « explosé » avec la chaleur. Le producteur en serre estime ses pertes jusqu’à maintenant à 30 %, soit à 12 000 $. Deux facteurs expliquent ses pertes en tomates roses et en concombres cette année. D’abord, en raison de la crise de la COVID-19, la livraison des insectes prédateurs censés contrôler les population­s d’insectes ravageurs a été retardée de deux semaines. De plus, avec la chaleur, les insectes ravageurs ont pris le dessus sur les prédateurs dans les serres, endommagea­nt les cultures pendant un mois. Luc Verrier ne peut utiliser de produits chimiques pour s’en débarrasse­r, puisqu’il est en attente de certificat­ion biologique chez Écocert Canada.

Moyens mis en place

À Notre-Dame-du-Laus dans les Laurentide­s, la productric­e de tomates Noémie Turcotte a observé une légère perte de vigueur de ses plants au cours des dernières semaines, mais pas assez pour affecter les rendements de ses 5 100 pi2 de tomates. Au plus chaud de la canicule, elle a enregistré des températur­es de 32 °C dans ses bâtiments. Afin de faciliter l’absorption de l’eau par les plants, la productric­e a réduit la quantité de sel dans ses solutions hydroponiq­ues. Le déficit d’humidité dans ses bâtiments a été compensé en augmentant les cycles d’irrigation de jour et en ajoutant des cycles d’arrosage de nuit, puis en laissant au sol les feuillages des plants coupés. « En séchant, la feuille va libérer de l’humidité », explique-t-elle. De plus, son système automatisé a maintenu les toits ouverts de jour comme de nuit.

Avant l’installati­on de son système de géothermie passive, des canicules comme celles des dernières semaines pouvaient faire perdre de 15 000 à 25 000 plants au producteur de Drummondvi­lle Normand Caya. Depuis cinq ans, la chaleur ne lui en fait perdre que 300. « Il y a 800 pi de tuyaux qui sont déposés dans le fond du lac [voisin] et l’eau du système des serres circule dans ces tuyaux-là jusque dans le fond du lac. [À cet endroit], l’eau peut être à 15 ou 18 °C. C’est comme ça qu’on abaisse la températur­e du système », explique ce dernier. Éclairer ses plants la nuit grâce à un éclairage de synthèse est l’autre moyen qu’il a mis en place pour épargner sa récolte cette année.

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Les tomates roses du serriculte­ur Luc Verrier n’ont vraiment pas aimé la canicule de juin. Celles-ci sont plus sensibles à la chaleur que les tomates rouges.
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