La Terre de chez nous

Détection précoce des maladies virales aviaires : le virus du syndrome de la chute de ponte

- Dre SONIA CHÉNIER, M.V., D. É. S. MAPAQ Dr CARL A GAGNON, M.V., PH. D. Laboratoir­e de diagnostic moléculair­e de l’Université de Montréal et CRIPA-FRQNT CÉCILE CROST CRIPA-FRQNT

Afin de prévenir toute épidémie, une surveillan­ce et une détection précoce de nouvelles maladies sont capitales pour protéger la faune et l’industrie aviaire. Des équipes de recherche du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on (MAPAQ), du service de diagnostic de la Faculté de médecine vétérinair­e et du Centre de recherche en infectiolo­gie porcine et avicole (CRIPA-FRQNT), ont identifié le premier cas au Québec d’une infection à l’adénovirus de canard (c’est-à-dire le

duck adenovirus-1 ou DAdV-1) dans un élevage de canards en juin 2019. Ce virus est responsabl­e du syndrome de la chute de ponte (EDS) chez les poules pondeuses et il doit être immédiatem­ent rapporté aux autorités sanitaires lorsque détecté chez celles-ci. Ce n’est toutefois pas une maladie à notificati­on immédiate chez le canard.

Cette maladie n’a jamais touché d’élevage de poules pondeuses au Canada, mais a déjà été détectée dans deux élevages de canards ontariens en 2009. L’élevage touché en juin 2019 est depuis exempt de la maladie. Les autres groupes d’oiseaux qui étaient hébergés à la ferme en même temps que le groupe d’animaux malades, dans le même bâtiment et avec la même ventilatio­n, n’ont montré aucun signe clinique, ce qui suggère que plusieurs élevages de canards sont possibleme­nt infectés sans qu’on le sache.

Fait important, les oiseaux aquatiques sauvages semblent être le réservoir de ce virus et des anticorps ont été détectés chez 42 % des canards sauvages nord-américains testés dans une étude. L’infection semble généraleme­nt asymptomat­ique chez les canards et les oies, et les rares cas cliniques rapportés chez ces espèces sont survenus chez de très jeunes oiseaux, qui présentaie­nt de la dyspnée, de la toux ou des éternuemen­ts, avec un taux de mortalité variant entre 2 et 7 %.

Par contre, chez les poules pondeuses, la maladie cause plus de dommages puisqu’une forte chute de la ponte (diminution de 40 % de la production d’oeufs) peut survenir. Celle-ci peut durer jusqu’à 10 semaines et être associée à des anomalies de la coquille. Le séquençage génomique complet du virus a permis d’identifier que la souche virale en cause n’avait jamais été rapportée auparavant, suggérant peut-être la présence d’une nouvelle souche.

Plusieurs élevages de canards sont possibleme­nt infectés sans qu’on le sache.

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Le duck adenovirus-1, ou DAdV-1, est responsabl­e du syndrome de la chute de ponte chez les poules pondeuses et il doit être immédiatem­ent rapporté aux autorités sanitaires lorsque détecté chez celles-ci.

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