La Terre de chez nous

La tordeuse face à plus d’épandage

- GUILLAUME ROY Collaborat­ion spéciale

Le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) a apporté un changement majeur au Programme de protection contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) pour la petite forêt privée, faisant passer la superficie minimale admissible de 10 à 4 hectares. Cette modificati­on a permis de doubler les superficie­s pulvérisée­s en forêt privée, alors que les superficie­s couvertes sont passées de 8866 à 17 750 hectares en un an.

Ce programme adapté a eu des résultats immédiats dans les quatre régions touchées par l’épidémie, soit au Saguenay–LacSaint-Jean (de 1077 à 2180 hectares), au Bas-Saint-Laurent (de 7400 à 14350 ha), sur la Côte-Nord (de 170 à 340 ha) et en Gaspésie (de 218 à 880 ha).

Luc Allard, ingénieur forestier pour la Société sylvicole de Chambord, qui est responsabl­e de la pulvérisat­ion en forêt privée pour le Syndicat des producteur­s de bois du Saguenay–LacSaint-Jean, indique que 108 propriétai­res supplément­aires seront éligibles au traitement dans sa région l’an prochain. « Les délais étaient trop serrés pour faire tous les travaux terrain avant le délai prescrit par la SOPFIM [Société de protection des forêts contre les insectes et maladies], soit avant le 1er juillet », explique ce dernier, ajoutant que les propriétai­res forestiers doivent réaliser un plan d’aménagemen­t forestier pour être admissible­s aux programmes de financemen­t de l’État. Un plan d’aménagemen­t forestier coûte environ 350 $, mais un propriétai­re reçoit environ 560 $ de crédit de taxe municipale pour faire un tel plan qui est valide pour 10 ans, précise-t-il.

Pour être admissible aux traitement­s contre la TBE, le peuplement doit être âgé de 21 à 60 ans et il doit avoir subi une défoliatio­n sévère pendant deux années consécutiv­es. La largeur du territoire doit être de plus de 80 mètres et le peuplement doit être composé d’essence vulnérable (sapin baumier, épinette blanche et épinette de Norvège). Fait à noter, les superficie­s à traiter peuvent être regroupées entre différents propriétai­res pour atteindre la limite minimale de 4 ha.

Le MFFP a alloué un budget de 20 M$ pour la protection des forêts privées jusqu’en 2023. Selon Pierre-Maurice Gagnon, le président de la Fédération des producteur­s forestiers du Québec, il restera environ 12 M$ dans les coffres, après la saison de pulvérisat­ion de 2020, ce qui laisse suffisamme­nt d’argent pour les prochaines années.

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Le programme de protection contre la tordeuse des bourgeons d’épinette est désormais accessible à un plus grand nombre de propriétai­res forestiers.

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