La tordeuse face à plus d’épandage
Le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) a apporté un changement majeur au Programme de protection contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) pour la petite forêt privée, faisant passer la superficie minimale admissible de 10 à 4 hectares. Cette modification a permis de doubler les superficies pulvérisées en forêt privée, alors que les superficies couvertes sont passées de 8866 à 17 750 hectares en un an.
Ce programme adapté a eu des résultats immédiats dans les quatre régions touchées par l’épidémie, soit au Saguenay–LacSaint-Jean (de 1077 à 2180 hectares), au Bas-Saint-Laurent (de 7400 à 14350 ha), sur la Côte-Nord (de 170 à 340 ha) et en Gaspésie (de 218 à 880 ha).
Luc Allard, ingénieur forestier pour la Société sylvicole de Chambord, qui est responsable de la pulvérisation en forêt privée pour le Syndicat des producteurs de bois du Saguenay–LacSaint-Jean, indique que 108 propriétaires supplémentaires seront éligibles au traitement dans sa région l’an prochain. « Les délais étaient trop serrés pour faire tous les travaux terrain avant le délai prescrit par la SOPFIM [Société de protection des forêts contre les insectes et maladies], soit avant le 1er juillet », explique ce dernier, ajoutant que les propriétaires forestiers doivent réaliser un plan d’aménagement forestier pour être admissibles aux programmes de financement de l’État. Un plan d’aménagement forestier coûte environ 350 $, mais un propriétaire reçoit environ 560 $ de crédit de taxe municipale pour faire un tel plan qui est valide pour 10 ans, précise-t-il.
Pour être admissible aux traitements contre la TBE, le peuplement doit être âgé de 21 à 60 ans et il doit avoir subi une défoliation sévère pendant deux années consécutives. La largeur du territoire doit être de plus de 80 mètres et le peuplement doit être composé d’essence vulnérable (sapin baumier, épinette blanche et épinette de Norvège). Fait à noter, les superficies à traiter peuvent être regroupées entre différents propriétaires pour atteindre la limite minimale de 4 ha.
Le MFFP a alloué un budget de 20 M$ pour la protection des forêts privées jusqu’en 2023. Selon Pierre-Maurice Gagnon, le président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, il restera environ 12 M$ dans les coffres, après la saison de pulvérisation de 2020, ce qui laisse suffisamment d’argent pour les prochaines années.