5% du boeuf consommé au Québec produit localement
Si le Québec est capable d’autosuffisance dans les secteurs porcin ou laitier – c’est-à-dire qu’il produit au moins l’équivalent de la quantité d’aliments qu’il consomme –, il est loin d’y arriver dans le boeuf.
En excluant le veau de l’équation, car cette production isolée s’approche de l’autosuffisance, Jean-Claude Dufour, ancien doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation à l’Université Laval, rappelle que seulement 5 % du boeuf que l’on consomme au Québec est produit localement. Selon le président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, le principal obstacle de cette filière est le manque d’abattoirs et d’usines de découpe au Québec.
La filière Boeuf Québec se fixait toujours pour objectif, le 7 juillet, de passer de 12 000 bouvillons abattus localement par année à 25 000, d’ici 2021. Le coordonnateur du programme, Jean-Sébastien Gascon, estime que la marge de profit actuelle d’environ 300 $ par tête dans les abattoirs du Québec est suffisante pour les inciter à acheter plus de bouvillons sur le long terme. André Forget, vice-président de la division boeuf à MontPak International, confirme que son abattoir est passé de 200 têtes par semaine à plus de 500 récemment. Il croit pouvoir maintenir cette cadence après avoir gagné d’importantes parts de marché en épicerie.
Jean-Claude Dufour juge pour sa part les objectifs de Boeuf Québec ambitieux, mais n’écarte pas la possibilité que le taux d’autosuffisance dans le boeuf double au Québec d’ici 2025, si des efforts concrets sont mis en ce sens et si les liens entre les maillons de la chaîne d’approvisionnement continuent d’être resserrés.
Plus de coupes en épicerie
Alors que le président des Producteurs de bovins du Québec, Claude Viel, estime que la mise en marché de la viande Boeuf Québec dans les épiceries gagnerait à être améliorée, le copropriétaire des restaurants Joe Beef, David Hayfield McMillan, partenaire de la filière, remarque quant à lui que le marketing graphique pourrait être rehaussé.
Selon Jean-Sébastien Gascon, une récente entente conclue avec Sobeys garantit justement plus de place à la viande étiquetée Boeuf Québec dans 290 supermarchés IGA et dans 150 épiceries Bonichoix et Tradition. En plus des contre-filets, des hauts de surlonge et de la viande fumée que l’on retrouvait déjà dans la majorité de ces épiceries, le filet mignon et la viande hachée y ont été ajoutés et d’autres coupes suivront, assure-t-il. Une nouvelle entente serait également conclue avec la chaîne Les 3 Brasseurs qui intégrera la viande de la filière à son menu dans ses 12 restaurants.