La Terre de chez nous

L’écrivaine Perrine Leblanc avalée par la mer

- MAURICE GAGNON Collaborat­ion spéciale

PORT-DANIEL — Depuis deux ans, l’écrivaine Perrine Leblanc habite avec son amoureux à Port-Daniel, en Gaspésie, dans une grande maison chargée d’histoire, construite il y a 178 ans. Là-bas, la jeune femme est chaque jour avalée par l’immensité de la mer, et la vastitude de cet horizon ne trouve son équivalent que dans l’infinie densité d’un ciel étoilé où pour la première fois elle a contemplé la Voie lactée.

La présence du fleuve ou de la mer était la condition première de son déménageme­nt. L’auteure du roman L’homme blanc, paru en 2010, qui lui a valu un prix littéraire du Gouverneur général, se réjouit également d’avoir accès à la forêt et de pouvoir cultiver son potager. « L’hiver, les chevreuils viennent sur le balcon voler la bouffe que l’on met pour les oiseaux », rigole-t-elle. Acquérir une terre forestière fait aussi partie des projets du couple puisque la maison est chauffée au bois.

Perrine Leblanc est née à Montréal et a vécu une bonne partie de sa jeunesse à Victoriavi­lle. Elle est retournée dans la métropole de 2002 à 2018. « Ma mère est native de Gaspésie. Elle est revenue s’installer à Nouvelle il y a trois ou quatre ans quand elle a pris sa retraite », raconte-t-elle.

Le retour du train

Quand Perrine a décidé d’acheter la maison de Port-Daniel avec son copain, c’était en quelque sorte un retour à ses origines maternelle­s. « Jamais on n’aurait pu se payer un truc pareil à Montréal », lance l’écrivaine. La beauté du paysage et la quiétude compensent la proximité des cafés montréalai­s où elle aimait bien se rendre pour écrire.

« La ville est toujours là quand on a besoin d’y aller », ajoute celle qui avoue apprécier davantage Montréal depuis qu’elle n’y habite plus et qu’elle n’a plus à y subir les coups de chaleur estivaux. Comme elle ne conduit pas, Perrine attend avec impatience le retour d’un service ferroviair­e de qualité pour la Gaspésie. « On nous a promis le retour du train de passagers pour 2025. C’est beaucoup trop tard. Même l’industrie touristiqu­e en profiterai­t », plaide la romancière.

Perrine Leblanc vit de sa plume depuis 2011. Elle a terminé l’écriture de son troisième roman, Gens du Nord, en attente de publicatio­n chez son éditeur. En plus de travailler sur son quatrième, elle en prépare un autre qui sera illustré par Geneviève Godbout, puis rédige un recueil de poésie. « Depuis que je suis ici, je me suis mise à écrire des oeuvres plus personnell­es en marge de mon oeuvre romanesque », souligne l’auteure.

« Pendant la première année après mon déménageme­nt, je me sentais comme une Montréalai­se en exil. Maintenant, je suis une vraie Gaspésienn­e. »

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L’écrivaine Perrine Leblanc attend avec impatience le retour d’un service ferroviair­e de qualité pour la Gaspésie.
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L’auteure du roman L’homme blanc aime cultiver des roses et un potager.
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