Pour l’amour des aliments
Agence Science-Presse
La connexion de la ferme à la table s’est peut-être perdue au fil des années, mais on remarque actuellement un regain d’intérêt des gens pour les aliments qu’ils consomment. « Je pense qu’on se rend compte que des compétences culinaires se sont perdues, comprendre d’où vient la nourriture s’est perdu. Depuis une dizaine d’années, je crois que les gens tentent de reconnecter avec les aliments frais, d’aller au marché plus souvent. Ils mettent les mains dans la terre et font pousser leur nourriture », constate Mary Hendrickson, chargée d’enseignement à l’École de nutrition humaine de l’Université McGill.
Selon la diététiste, le fait que les gens s’intéressent à l’origine de leur nourriture leur permet de l’apprécier davantage, surtout les fruits et légumes, qui sont généralement sous-consommés.
Au-delà des nutriments
Pour Mme Hendrickson, qui est aussi coordonnatrice de stages cliniques en diététique, l’enseignement de la nutrition dépasse l’enseignement des nutriments et englobe l’approvisionnement et l’agriculture.
« Nos étudiants qui complètent l e ur premier stage en diététique ont la chance de travailler au Macdonald Student-run Ecological Gardens [une ferme étudiante située sur le campus de SainteAnne-de-Bellevue]. Ils en apprennent sur la plantation et découvrent les bases des techniques agricoles », explique la nutritionniste.
Depuis une dizaine d’années, elle s’implique aussi dans les programmes de sensibilisation portant sur la cuisine, la nutrition et l’alimentation durable au sein de diverses organisations de l’université, dont les résidences étudiantes et le marché fermier de McGill, où ses étudiants présentent des recettes à base d’aliments locaux, entre autres.
Mary Hendrickson donne également un cours au programme collégial de gestion et technologies d’entreprise agricole offert sur le campus Macdonald. Elle enseigne aux jeunes producteurs des notions de nutrition et de cuisine en utilisant le plus possible des produits locaux que les étudiants pourraient eux-mêmes faire pousser dans leur ferme. « Ainsi, ils connaîtront les avantages nutritionnels [de leurs produits], dit-elle, mais aussi quelques techniques de cuisine s’ils en ont besoin dans leur future carrière. »
Résilience alimentaire
La pandémie de COVID-19 et la fermeture des frontières qui a suivi ont généré beaucoup de discussions sur la résilience alimentaire du Québec et l’agriculture locale, des concepts qui sont chers à Mary Hendrickson. Elle parle souvent de système alimentaire durable avec ses étudiants, car « si on veut manger sain, il faut que ce soit sain pour l’environnement aussi ». « On doit s’assurer de protéger les agriculteurs et les terres », ajoute-t-elle en pensant à la sécurité alimentaire des générations futures.