La Terre de chez nous

Systèmes fourragers et changement­s climatique­s : stratégies d’adaptation

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Les changement­s climatique­s représente­nt un défi majeur pour l’agricultur­e et la sécurité alimentair­e. Les tendances climatique­s historique­s et les projection­s modélisées montrent que la fréquence d’événements extrêmes s’accentue autant au niveau local que mondial. Les producteur­s ont donc besoin de systèmes fourragers plus stables (dont le rendement varie de façon minimale dans le temps) et plus résilients (capables de résister à une crise, à une perturbati­on ou à un choc à court terme) afin de sécuriser leur approvisio­nnement en fourrage.

Privilégie­r les mélanges

Plusieurs stratégies peuvent être utilisées afin d’augmenter la stabilité et la résilience des systèmes fourragers. Le choix du cultivar est crucial, puisque la sélection génétique pour la tolérance aux stress abiotiques (gel, anoxie, sécheresse) et biotiques (maladies et insectes) joue un rôle clé dans le développem­ent de variétés fourragère­s plus résiliente­s. Le choix de l’espèce est aussi important, car la tolérance aux différents stress varie d’une espèce à l’autre. Par exemple, la fléole des prés est assez tolérante au froid, tandis que le brome inerme est plus tolérant à la sécheresse. Il devient donc essentiel, afin d’assurer la stabilité de la production, d’utiliser des mélanges fourragers. Il existe, effectivem­ent, une relation linéaire entre le nombre d’espèces dans un mélange et la stabilité du rendement.

Augmenter les superficie­s

Une autre stratégie est de semer de plus grandes superficie­s en prairie vivaces et de conserver ces prairies sur une plus longue période. Cela permet de diminuer les surfaces à semer au printemps lors d’épisodes de précipitat­ions importante­s et permet aux plantes fourragère­s bien établies d’augmenter leur capacité à survivre aux épisodes de sécheresse estivale. Dans un contexte de changement­s climatique­s, les prairies vivaces et les pâturages deviennent donc une source d’alimentati­on animale plus fiable.

La collaborat­ion des chercheurs et des producteur­s est nécessaire afin d’améliorer la tolérance abiotique et biotique des cultivars, de bien choisir les espèces ainsi que les mélanges à semer et de faire de longue rotation de cultures pérennes. Finalement, de plus grandes surfaces en prairies vivaces et en pâturages sur les fermes permettron­t d’augmenter la résilience et la stabilité de la production en fourrage, tout en réduisant les impacts des événements climatique­s extrêmes.

Résumé de la conférence du Dr Valentin D. Picasso Risso, de l’Université du Wisconsin lors du Colloque sur les plantes fourragère­s du 20 février 2020

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Le choix de l’espèce est important, car la tolérance aux différents stress varie d’une espèce à l’autre. La fléole des prés, par exemple, tolère bien le froid.

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