Tarif d’électricité propre pour le secteur de la production en serre

Les Producteurs en serre du Québec (PSQ) demandent depuis plusieurs années l’amélioration des critères d’admissibilité au tarif d’option d’électricité additionnelle (OÉA) afin de permettre au plus grand nombre possible de producteurs d’avoir accès à une ressource abondante et propre qui permettrait de réduire de 286 000 tonnes les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Après une quinzaine d’années d’attente, le gouvernement du Québec demande à la Régie de l’énergie de modifier le tarif d’OÉA afin de permettre à tous les producteurs d’avoir accès à l’électricité. La Régie a déjà recommandé l’abaissement du seuil d’admissibilité et un assouplissement dans l’application du tarif de développement économique; espérons qu’elle donne suite rapidement à cette demande. Sans présumer de la décision, le gouvernement appuie la demande d’Hydro-Québec d’abaisser le seuil d’admissibilité à 50 kW et d’inclure la chauffe. Le tarif serait de 5,59 ¢/kWh. Actuellement, les producteurs qui chauffent à l’électricité paient plus de 11 ¢/kWh.

Il ne faut toutefois pas s’imaginer que tous les producteurs se mettront à utiliser l’électricité demain. Rappelons que le tarif est assorti de conditions comme l’obligation de s’interrompre lors des périodes de pointe l’hiver. Une économie substantielle pour Hydro-Québec, mais qui nécessite que les producteurs disposent d’un deuxième système de chauffage. Toutefois, ceux qui souhaiteraient réduire les émissions de GES en utilisant moins de propane et de mazout pourront le faire à un coût plus élevé, mais au bénéfice de l’environnement.

Le tarif de 5,59 ¢/kWh est juste, mais à lui seul, il sera insuffisant pour atteindre l’objectif de doubler la valeur de la production. Par exemple, la production d’un kilo de tomates nécessite 3 kWh d’énergie pour l’éclairage de photosynthèse. Un hectare produit plus de 600 tonnes de tomates par année, créant 20 emplois et nourrissant 60 000 personnes.

Cette première étape est importante et nécessaire. Cependant, d’autres mesures sont attendues, notamment une aide à l’investissement et à la modernisation des serres ainsi qu’un programme de soutien à la conversion et à l’utilisation de l’électricité comme source d’énergie propre.

Par ailleurs, les PSQ ont obtenu l’aide du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale pour la formation de producteurs qui souhaitent participer à la corvée visant à améliorer l’autonomie alimentaire dès cet automne. Il reste au MAPAQ à confirmer son appui aux producteurs afin d’adapter les serres de production de fleurs à la production de fruits et de légumes.