La Terre de chez nous

Un frein à la vente de camerises fraîches

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Le distribute­ur de fruits et légumes Groupe Tomapure, qui avait réussi à vendre 6500 kilos de camerises fraîches en épiceries en 2019, n’en vendra pas plus de 3000 kilos cette année, prévoit son président, Daniel Larivée, alors que la saison tire à sa fin. Une entente conclue avec IGA il y a deux ans et une vaste campagne de promotion auprès des marchands de cette bannière à travers le Québec, l’an dernier, avait pourtant fait grimper les ventes en gros de 60 % pour ce petit fruit émergent, de 2018 à 2019. La crise de la COVID19 et le manque de main-d’oeuvre aux champs ont engendré un approvisio­nnement limité en 2020.

La porte-parole de Sobeys, AnneHélène Lavoie, précise que ce ne sont pas tous les détaillant­s IGA qui commandent des camerises fraîches, bien qu’elles soient accessible­s à tous. « Il y a une croissance et c’est de plus en plus demandé par le consommate­ur, mais ça reste méconnu. Aussi, la saison des camerises fraîches est très courte et les fruits sont très fragiles. Ça complexifi­e la mise en marché », note-t-elle. Pour sauver sa saison, Tomapure tentera pour la première fois en 2020 de commercial­iser en gros les camerises surgelées, puisque celles-ci, indique M. Larivée, se conservent plus facilement et peuvent être cueillies sur une plus longue période. « On est en discussion­s avec IGA et d’autres épiceries », soutient-il.

Des volumes aux champs qui explosent

Les volumes aux champs de cette baie à l’échelle du Québec passeront de 200 tonnes à 300 tonnes, de 2019 à 2020, calcule Samuel Côté, actionnair­e à l’Usine de congélatio­n Saint-Bruno, une entreprise qui congèle les camerises pour les revendre à des transforma­teurs.

L’usine, dont les trois établissem­ents se situent au Lac-Saint-Jean, en Montérégie et en Gaspésie, s’approvisio­nne auprès d’un groupe d’une trentaine de producteur­s de camerises, dont Samuel Côté fait partie. Si la production de ce petit fruit était plutôt basse de 2012 à 2014, explique-t-il, elle a crû considérab­lement les années suivantes, car les arbres mettent au moins cinq ans à atteindre un haut niveau de rendement. « En 2017, on a frappé un mur, il y a eu saturation du marché. Peu d’épiceries achetaient des camerises surgelées et les options de produits transformé­s étaient limitées par rapport aux volumes », raconte M. Côté, qui se rappelle n’avoir réussi à écouler que 25 % de ses camerises surgelées cette année-là. « En 2018, on a vendu 50 % de notre inventaire, incluant les surplus de 2017. Puis, en 2019, on est montés à 65 % », soutient-il, assurant que l’usine de congélatio­n a mis beaucoup d’efforts pour prouver à ses acheteurs que les options de produits transformé­s à base de ce fruit sont nombreuses. L’entreprise a également travaillé à développer une clientèle à l’extérieur du Québec et à internatio­nal. « Le marché s’ouvre tranquille­ment et on sent que les prix, qui avaient chuté en 2018, se stabilisen­t », remarque-t-il.

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La camerise fraîche, bien que de plus en plus connue du consommate­ur, est toujours considérée comme un petit fruit émergent.
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Daniel Larivée
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Samuel Côté
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