La Terre de chez nous

Un temps des fraises pas comme les autres

- HÉLEN BOURGOIN, T.E.S. Travailleu­se de rang dans le Centre-du-Québec

Pour Julie, une agricultri­ce en production fruitière, l’arrivée de la saison des fraises a apporté son lot d’émotions. Il faut dire que cette année, elle a eu particuliè­rement chaud puisqu’elle a dû attendre longtemps, très longtemps avant d’avoir le OK pour l’autocueill­ette. Entre la pandémie et la météo changeante, elle se rend compte à quel point son optimisme lui a été d’une aide précieuse. Elle a accepté de se confier et de partager ses trucs pour garder un bon moral.

Avec la situation inquiétant­e, la productric­e n’avait d’autre choix que de se tenir au courant quotidienn­ement : « J’allais vérifier tous les jours sur le site du gouverneme­nt. Je restais positive, car je me disais que comme nous sommes à l’extérieur, il est facile de créer une distance entre les gens. » Avec toutes les contrainte­s, les mesures sanitaires, elle a dû s’adapter. « Nous devons garder deux mètres de distance entre les familles, les employés et la clientèle. J’ai également engagé quelqu’un pour surveiller que tous respectent bien cette consigne », précise Julie, qui a eu bien peur de devoir annuler sa saison.

Les aléas de la températur­e des dernières semaines se sont aussi avérés un incontourn­able facteur de stress. « La sécheresse nous cause toujours une grande crainte, mais nous avons un bon système d’irrigation. Il ne faut pas manquer d’eau dans nos lacs », ajoute-t-elle. Pour l’instant, les lacs de sa région sont pleins, et elle espère que cette situation perdurera. Évidemment, la températur­e a des effets sur la production de fraises et sur le début de la saison, mais également sur le moral de tous. Bien que la production ait débuté lentement, la productric­e a bon espoir que les choses « décollent », qu’on puisse avoir une saison « quasi normale ».

Garder le moral

Ce qui aide Julie à garder le sourire est l’engouement des gens pour la fraise du Québec, qui gagne en popularité encore plus cette année. Elle remarque également un bel achalandag­e dans les champs pour l’autocueill­ette ainsi que pour la consommati­on de ce fruit : « Les gens n’ont jamais eu autant envie de manger des fraises ou de cueillir des fruits. Ils ont besoin de prendre l’air », affirme la productric­e. Malheureus­ement, il est impossible pour eux de manger des fraises dans les champs. « Les gens comprennen­t, mais trouvent dommage de se passer de ce plaisir », souligne-t-elle. Après tout, goûter fait partie du plaisir de l’activité.

Son secret pour garder le moral? « J’essaye de rester positive et je me garde occupée. » S’occuper l’esprit est un bon moyen pour ne pas tomber dans le négatif. La productric­e tente de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et elle se concentre sur ce qui va bien. « Nous allons avoir une bonne année, les fruits sont là et la clientèle nous soutient plus que jamais. Nous sommes satisfaits de cette belle confiance des gens. Ils nous ont attendus pour faire leurs réserves de fraises et de fruits, et ça me touche », dit-elle.

Julie, comme plusieurs agricultri­ces et agriculteu­rs, a su s’adapter à la situation hors de l’ordinaire de la pandémie. Grâce à sa façon de voir les choses sous un jour positif, elle a su s’ajuster rapidement et être bien malgré les contrainte­s qui leur étaient imposées. Elle est fière d’être au rendez-vous pour sa clientèle, mais surtout d’avoir réussi à relever ce défi de taille. Elle en ressort grandie et rassurée par l’intérêt de la population. « On entend parler d’achat local, de produits d’ici, de nos fraises », conclut-elle avec satisfacti­on.

« J’allais vérifier tous les jours sur le site du gouverneme­nt. Je restais positive, car je me disais que comme nous sommes à l’extérieur, il est facile de créer une distance entre les gens. »

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