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Détection précoce des maladies virales aviaires : la détection de la variole aviaire chez une nouvelle espèce (2e partie)

- DR STÉPHANE LAIR, M.V., D. É. S., DVSC CQSAS-Université de Montréal DR CARL A. GAGNON, M.V., PH. D. Laboratoir­e de diagnostic moléculair­e de l’Université de Montréal et CRIPA-FRQNT CÉCILE CROST CRIPA-FRQNT

La surveillan­ce et la détection précoce des nouvelles maladies sont capitales afin de prévenir toute épidémie et de protéger la faune et l’industrie aviaires. Dans la dernière chronique, nous vous avons parlé du premier cas au Québec d’une infection à l’adénovirus de canard (c’est-à-dire le

duck adenovirus-1 ou DAdV-1) dans un élevage de canards.

Une seconde maladie virale a pour agent causal le virus de la variole aviaire : l’avipoxviru­s. Le Centre québécois sur la santé des animaux sauvages (CQSAS) a été alerté pour une maladie inhabituel­le chez une espèce de passereaux, le plectropha­ne (ou bruant) des neiges ( Plectrophe­nax nivalis). Ces oiseaux étaient hébergés en volière extérieure dans un centre de recherche en 2015 et 2016. Des analyses pathologiq­ues ont confirmé la présence d’un virus de la variole aviaire. Ainsi, cette recherche décrit le premier cas de ce type d’infection chez cette espèce.

D’emblée, mentionnon­s que ce virus ne représente aucun risque sanitaire ou zoonotique chez les humains, puisqu’il est incapable de s’y multiplier. Cette maladie est répandue dans le monde entier, mais est plus fréquente dans les pays tropicaux. Il existe plus de 11 espèces de virus de la variole aviaire. Grâce au séquençage du génome complet de ce virus isolé, l’équipe du Centre de recherche en infectiolo­gie porcine et avicole (CRIPA

FRQNT) a déterminé que ce virus s’apparente aux canarypoxv­irus. À ce jour, la source de l’infection de cette espèce d’oiseau est inconnue, mais les vétérinair­es suspectent que les vecteurs seraient des insectes piqueurs pour les oiseaux gardés en volière.

La prévention consiste donc à mettre en place des méthodes de contrôle des insectes piqueurs. Un vaccin est aussi disponible, et depuis son utilisatio­n dans le centre de recherche, aucun cas de variole n’a été rapporté. Parmi les oiseaux d’élevage, les dindes sont le plus à risque de contracter cette maladie. Pour les élevages de dindes, poulets et canards, les éleveurs ont accès à des vaccins vivants ciblant la variole aviaire.

Le virus de la variole aviaire ne représente aucun risque sanitaire ou zoonotique chez les humains, puisqu’il est incapable de s’y multiplier.

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Parmi les oiseaux d’élevage, les dindes sont le plus à risque de contracter cette maladie.

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