La Terre de chez nous

Mieux mesurer la qualité des aliments

- KATHLEEN COUILLARD Agence Science-Presse

Originaire du Nigeria, Jacob Tizhe Liberty a toujours cherché à développer des solutions aux problèmes locaux qu’il observait. C’est ce qui l’a amené, dans le cadre de ses études doctorales, à mettre au point de nouvelles techniques pour mieux évaluer la qualité des aliments et ainsi diminuer le gaspillage.

Les consommate­urs devraient pouvoir connaître la qualité de la nourriture qu’ils achètent, croit l’étudiant de l’Université McGill. Toutefois, il n’est pas toujours facile de mesurer la qualité des fruits et des légumes en se fiant à leur apparence visuelle ou en les palpant. « L’utilisatio­n des sens est plus ou moins fiable et peut être destructiv­e », souligne-t-il.

Semblable aux ultrasons

Pour obtenir un portrait plus objectif, Jacob Tizhe Liberty s’intéresse à l’imagerie acoustique non destructiv­e, une technique semblable aux ultrasons. Son utilisatio­n dans le domaine alimentair­e repose sur les mêmes principes que les techniques d’échographi­e employées pendant la grossesse. En effet, le son peut se propager à l’intérieur d’un aliment comme une vague.

Selon les propriétés de l’échantillo­n analysé, la vitesse de ces vagues peut accélérer ou ralentir.

« Notre instrument envoie des sons sur l’aliment, explique l’étudiant. En nous basant sur les caractéris­tiques des sons qui nous reviennent, nous pouvons déterminer la maturité du fruit ou du légume. C’est comme si nous pouvions voir la qualité avec nos oreilles. » Les sons permettent même de mesurer l’acidité, la viscosité et le contenu en sucre d’un aliment.

Cependant, chaque type de fruit ou de légume réagit différemme­nt. « Notre principal défi actuelleme­nt est la calibratio­n de l’instrument, souligne Jacob Tizhe Liberty. Nous avons tout un spectre d’aliments qui sont hétérogène­s et complexes. » Son équipe doit donc faire le lien entre les mesures reçues grâce aux sons et la maturité du fruit ou du légume testé.

Moins de gaspillage

Lorsque la calibratio­n sera terminée, l’étudiant souhaite tester la technique auprès des producteur­s et des manufactur­iers. « Nous voulons confirmer l’applicabil­ité et l’utilité de l’appareil pour déterminer la qualité des aliments. »

En employant les sons pour mesurer la fermeté, la texture, l’humidité et l’acidité, il serait possible d’établir le meilleur moment pour la récolte ainsi que la durée maximale d’entreposag­e. La technique que développe Jacob Tizhe Liberty permettrai­t donc de diminuer le gaspillage alimentair­e.

Prédire la durée de vie des fruits et légumes sur les tablettes pourrait même réduire l’empreinte de carbone attribuabl­e au gaspillage, souligne l’étudiant. « Cela est d’autant plus important que le gaspillage alimentair­e, s’il était un pays, serait le troisième plus grand producteur de CO du monde », rappelle-t-il.

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En employant les sons pour mesurer la fermeté, la texture, l’humidité et l’acidité des fruits et des légumes, il serait possible d’établir le meilleur moment pour la récolte ainsi que la durée maximale d’entreposag­e.

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