Des bureaux aux champs
Troquer les cônes orange pour la verdure à perte de vue, voilà la bouffée d’air que se sont offerte Gabrielle Verville et José SicotteDoddridge, en 2015. Laissant derrière eux leur emploi en communication, ils se sont convertis en passionnés d’agriculture et, plus récemment, en heureux parents d’un « petit papoute » qui a maintenant 20 mois.
DANVILLE – « Notre métier ne nous plaisait plus, on avait l’impression qu’on avait fait le tour et on voulait un autre mode de vie », se souvient Gabrielle Verville, copropriétaire de La ferme ChâteauBar à Danville en Estrie avec son conjoint José Sicotte-Doddridge. Le couple désirait quitter son appartement, mais n’avait aucun désir d’habiter en banlieue et considérait que d’acheter un toit sur l’île reviendrait trop cher. « Un condo à Montréal est le même prix qu’une terre agricole », lance celle qui avait déjà le pouce vert avant de devenir productrice maraîchère. D’ailleurs, elle avait aussi de la parenté dans l’industrie laitière.
Toutefois, ce qui motivait par-dessus tout les deux producteurs était leurs papilles : « On est des tripeux de bouffe, mon conjoint et moi! On avait vraiment un intérêt pour produire de la nourriture de qualité et savoureuse », explique l’agricultrice.
Tout s’est alors enchaîné. Il y a eu la formation dans le domaine, la recherche d’une terre, l’élaboration du plan d’affaires, puis, enfin, l’acquisition du terrain à Danville qui allait accueillir leur production maraîchère biologique sur petite surface.
Question d’ajustements
Même si La ferme ChâteauBar est encore jeune, elle a déjà traversé son lot de difficultés : effondrement du support à tomates dans la serre, mauvaises surprises lors de rénovations de bâtiments, tracteur qui prend feu en étant stationné… Par contre, l’année 2020 remporte la palme des imprévus, puisque la pandémie a notamment compliqué le recrutement d’employés et affecté la vente de légumes aux restaurants.
En outre, José, qui avait commencé l’année dernière à enseigner la production horticole à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe, s’est retrouvé avec une plus grosse charge d’enseignement en raison du rattrapage des cours chamboulés par la pandémie. L’organisation du travail à la ferme a donc dû être repensée. « C’était une année bizarre sur tous les plans », résume sa conjointe.
Sans se décourager, le couple prévoit tout de même certains ajustements pour abaisser quelque peu la charge de travail à l’avenir. D’une cinquantaine de variétés à la première année de production, l’entreprise est passée à une trentaine, avec l’objectif d’en avoir encore un peu moins l’année prochaine.
« Au début, on est ben, ben, ben motivés, mais on a un peu surestimé l’énergie qu’on aurait d’année en année », reconnaît Gabrielle.
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