La Terre de chez nous

Retour à la ferme de sa vie

- FRÉDÉRIC MARCOUX Collaborat­ion spéciale

Puisque le souvenir d’avoir mis la main à la pâte ne s’oublie pas pour un agriculteu­r, Jean-François Janelle a refusé de voir l’aventure de la ferme familiale se terminer. À l’âge de 30 ans, il a décidé de quitter la ville de Châteaugua­y avec sa conjointe pour revenir aux sources.

SAINT-CYRILLE-DE-WENDOVER – Après dix ans à travailler comme vendeur de cabanons, Jean-François Janelle a réalisé que la fin de la ferme familiale approchait en 2015. Un choc qui a changé sa vie.

« Tu ne peux pas oublier toutes les heures consacrées à la ferme dans ta vie. La journée où mon père m’a fait savoir qu’il était à la croisée des chemins, je n’étais pas capable d’accepter ça. Si l’étable disparaît, ça ne va jamais réapparaît­re. Je savais que si mon père avait décidé de vendre, je n’aurais pas pu offrir l’agricultur­e à mes enfants », explique Jean-François.

Bertrand Janelle, 57 ans, a été heureux de voir son fils de quitter Châteaugua­y pour déménager à proximité, afin de l’aider à s’occuper du troupeau composé de 120 bêtes de race Holstein. « Il a été déçu par la ville et ce n’était peut-être pas pour lui. J’avais espoir qu’il revienne à la ferme, mais ça ne m’a pas vraiment surpris lorsqu’il l’a fait », dit-il au sujet de sa relève devenue la troisième génération d’agriculteu­rs chez les Janelle.

Passion pour les animaux

Ce changement de cap a été possible en raison du soutien de la conjointe de Jean-François, Catherine Labbée. Le couple attend d’ailleurs un troisième enfant en novembre. « Si ce n’était pas de ma conjointe qui voulait ce changement comme moi, je n’aurais pas de vaches aujourd’hui, souligne le principal intéressé. Elle adore les animaux. Catherine a encore son métier d’infirmière auxiliaire, mais elle est capable de tout faire dans l’étable. Elle s’est très bien intégrée. Elle a cru, comme moi, que la campagne était le meilleur endroit pour élever une famille. »

Jean-François estime qu’il a maintenant assez de maturité pour apprécier l’agricultur­e à sa juste valeur. « À 18 ans, travailler 80 heures par semaine, c’est la fin du monde, convient-il. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je travaille le même nombre d’heures, mais j’ai l’impression de faire seulement des semaines de 40 heures. Ça me rend heureux. »

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William et Laurent (au centre) ainsi que le bébé à naître pourront grandir à la campagne grâce à la décision de leurs parents Jean-François Janelle et Catherine Labbée d’aller rejoindre grand-papa Bertrand à la Ferme Wendover.
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Bertrand Janelle a longtemps espéré que son fils Jean-François revienne travailler à la ferme.

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