La Terre de chez nous

Revenons à nos moutons

- MICHÈLE ROBITAILLE La Ferme Revenons à nos moutons, Mirabel, Laurentide­s-Outaouais

Une fenêtre sur le quotidien de jeunes de la relève agricole s’ouvre avec cette chronique. Désireux de valoriser leur métier, une dizaine d’entre eux prendront la plume à tour de rôle au cours des prochaines semaines.

Il y a un peu plus d’un an, Kevin et moi n’avions qu’un rêve en tête : élever nos enfants au grand air et leur enseigner la valeur du travail accompli. Nous avons emménagé dans une maison sur un petit terrain zoné agricole et dans la même fin de semaine, nous accueillio­ns déjà nos 18 premières agnelles.

Dans le mois qui a suivi, une trentaine de poules, deux alpagas, un veau et une cinquantai­ne de poulets se sont ajoutés à notre cheptel. Puis, cela a été le tour des canards, des chevreaux, des oies, des dindes et, pourquoi pas, plus d’alpagas.

Constatant l’engouement pour une viande goûteuse provenant d’une bête élevée différemme­nt et pour des oeufs de poules élevées véritablem­ent en liberté, nous avons décidé de revoir notre modèle d’affaires. Nous passions d’une production ovine à une production de viande diversifié­e qui rappelait la ferme d’antan; cette ferme qui ne nourrissai­t que son quartier avec une belle variété de produits de qualité.

Notre mission était simple : Offrir aux familles d’ici des produits alimentair­es de qualité à juste prix, tout en veillant au bien-être de l’animal et en respectant la terre de nos enfants.

Nous nous différenci­ons par notre mise en marché directe au consommate­ur. Sans intermédia­ires. De la ferme à l’assiette, tout simplement!

Nous nous sommes inscrits au marché public de Mirabel dès notre première année de production et nous ne faisions qu’une seule promesse : « Nous garantisso­ns de la viande. De la viande de qualité. »

Chaque semaine, nous apportions des produits différents. Au début, la clientèle nous demandait des produits bien précis et nous étions déçus de ne pas pouvoir leur en offrir. Puis, nous avons commencé à suggérer les produits que nous avions cette journée-là et à leur dire que notre modèle d’entreprise à petite échelle rendait impossible la production de carrés d’agneaux à volonté. Les familles de Mirabel ont répondu à l’appel et chaque semaine, elles revenaient en demandant : « Qu’avez-vous à nous proposer cette semaine? »

Chaque dimanche, nous étions victimes de notre succès et déjà, lorsque midi sonnait, il ne restait plus d’oeufs et très peu de viande. Les gens arrivaient de plus en plus tôt pour avoir du choix. Quelle saison!

De retour à la boutique, maintenant que le marché est terminé, les familles mirabelloi­ses qui nous ont adoptés se déplacent aujourd’hui sur plusieurs kilomètres pour se procurer des produits de qualité et visiter notre ferme bien unique.

Nous nous sentons choyés et nous continuons à faire grandir ce rêve, notre rêve. Depuis, nous avons ajouté plusieurs produits à notre offre. Dépendamme­nt du moment de l’année, nous offrons notamment du veau, de l’agneau, du chevreau, du poulet, de la dinde, du canard et des oeufs.

Bien facile de s’y perdre avec tout ça. Alors, c’est pour cette raison qu’on se dit souvent, Kevin et moi : « Revenons à nos moutons ! »

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