Contraints d’abattre hors Québec
La situation est critique dans les fermes porcines du Québec. Avec 95 000 porcs en attente, les éleveurs devront probablement se résigner à envoyer leurs bêtes dans des abattoirs des États-Unis et de l’Alberta pour éviter de perdre la viande.
Cette mesure exceptionnelle est une première dans l’histoire de l’industrie porcine québécoise, où les bêtes ont toujours été abattus et transformés localement. Elle entraînera par ailleurs « un défi logistique immense » en plus de pertes financières pour les éleveurs, a révélé à Radio-Canada le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval.
Le conseiller aux affaires publiques de l’organisation, Tristan Deslauriers, a confirmé à La Terre que des discussions étaient toujours en cours pour conclure ces ententes avec des abattoirs des États-Unis. « On ne peut pas donner plus d’information avant que les ententes soient signées », s’est-il limité à dire, le 26 novembre. Depuis mars, des éclosions majeures de COVID-19 chez les employés des usines de transformation d’Olymel de Vallée-Jonction en Chaudière-Appalaches, de Princeville au Centre-du-Québec, et de Yamachiche en Mauricie, ont provoqué d’importants ralentissements dans le rythme d’abattage des porcs.
Depuis, l’accumulation de bêtes dans les élevages ne cesse de s’amplifier. À l’approche des vacances des Fêtes, où les abattoirs fonctionnent à capacité réduite, les solutions pour remédier au problème commençaient à manquer. Dans une entrevue accordée à La Terre à la mi-novembre, M. Duval disait vouloir faire baisser le nombre de porcs en attente de 95 000 à 50 000 d’ici Noël.
De son côté, le transformateur Olymel détourne actuellement plusieurs porcs en provenance de l’Ontario vers son abattoir de Red Deer en Alberta pour soulager les usines du Québec. Des quarts de travail supplémentaires sont également ajoutés dans les usines lorsque les conditions le permettent.