La Terre de chez nous

Un meilleur partage des risques réclamé

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Des producteur­s de pois, de haricots et de maïs sucré souhaitent que Bonduelle contribue davantage aux mécanismes de « partage de risques » établis dans une convention de mise en marché liant la Fédération québécoise des producteur­s de fruits et légumes de transforma­tion aux transforma­teurs. Ces mécanismes visent à dédommager les agriculteu­rs contraints d’abandonner des récoltes, notamment en raison de divers contextes météo ou d’un rendement qui surpasse la capacité de transforma­tion.

Cette requête a fait l’objet d’une résolution adoptée le 11 décembre, lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération.

« La production de légumes de transforma­tion est complexe, parce que les agriculteu­rs dépendent des besoins des acheteurs », explique la directrice générale Mélanie Noël. Les producteur­s de pois, de haricots et de maïs sucré, ajoute-t-elle, sont liés aux acheteurs par des contrats de superficie­s de culture. « Si, par exemple, un épisode de chaleur fait en sorte que plusieurs plants arrivent à maturation en même temps, il se peut que les rendements, à un moment donné, surpassent la capacité de transforma­tion, et que l’acheteur ne soit pas en mesure de prendre toutes les récoltes. L’acheteur devra faire des choix », soutient la directrice générale.

Pour répondre à ce contexte précis de « surabondan­ce temporaire », un fonds de péréquatio­n a notamment été mis en place il y a quelques années, afin de dédommager les agriculteu­rs contraints d’abandonner certaines de leurs superficie­s. Les producteur­s y contribuen­t à 90 %, et le transforma­teur, à 10 %. Outre le fonds de péréquatio­n, d’autres systèmes de partage sont prévus dans la convention de mise en marché pour rectifier diverses situations où des récoltes auraient été invendues, en raison de la météo.

« Ce qu’on voudrait, c’est que le partage de risques soit plus équitable entre les joueurs de la filière, de façon générale », soutient pour sa part Pascal Forest, président de la Fédération.

Toujours place à améliorati­on

Daniel Vielfaure, président- directeur général de Bonduelle Amériques, admet que l’année 2020 a été difficile pour les producteur­s et que le climat a endommagé plusieurs parcelles de superficie­s. « Je comprends la position de la Fédération », dit-il. « On va regarder ça, quand ce sera le temps des négociatio­ns. Il y a toujours des façons d’améliorer ce qui existe », ajoute-t-il, sans promettre quoi que ce soit. Il rappelle par ailleurs que les producteur­s peuvent aussi bénéficier de l’assurance récolte de la Financière agricole du Canada.

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Des producteur­s de pois, de haricots et de maïs sucré de transforma­tion souhaitent que Bonduelle contribue davantage au partage de risques lorsque des légumes doivent être abandonnés aux champs.
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Pascal Forest

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