Un meilleur partage des risques réclamé
Des producteurs de pois, de haricots et de maïs sucré souhaitent que Bonduelle contribue davantage aux mécanismes de « partage de risques » établis dans une convention de mise en marché liant la Fédération québécoise des producteurs de fruits et légumes de transformation aux transformateurs. Ces mécanismes visent à dédommager les agriculteurs contraints d’abandonner des récoltes, notamment en raison de divers contextes météo ou d’un rendement qui surpasse la capacité de transformation.
Cette requête a fait l’objet d’une résolution adoptée le 11 décembre, lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération.
« La production de légumes de transformation est complexe, parce que les agriculteurs dépendent des besoins des acheteurs », explique la directrice générale Mélanie Noël. Les producteurs de pois, de haricots et de maïs sucré, ajoute-t-elle, sont liés aux acheteurs par des contrats de superficies de culture. « Si, par exemple, un épisode de chaleur fait en sorte que plusieurs plants arrivent à maturation en même temps, il se peut que les rendements, à un moment donné, surpassent la capacité de transformation, et que l’acheteur ne soit pas en mesure de prendre toutes les récoltes. L’acheteur devra faire des choix », soutient la directrice générale.
Pour répondre à ce contexte précis de « surabondance temporaire », un fonds de péréquation a notamment été mis en place il y a quelques années, afin de dédommager les agriculteurs contraints d’abandonner certaines de leurs superficies. Les producteurs y contribuent à 90 %, et le transformateur, à 10 %. Outre le fonds de péréquation, d’autres systèmes de partage sont prévus dans la convention de mise en marché pour rectifier diverses situations où des récoltes auraient été invendues, en raison de la météo.
« Ce qu’on voudrait, c’est que le partage de risques soit plus équitable entre les joueurs de la filière, de façon générale », soutient pour sa part Pascal Forest, président de la Fédération.
Toujours place à amélioration
Daniel Vielfaure, président- directeur général de Bonduelle Amériques, admet que l’année 2020 a été difficile pour les producteurs et que le climat a endommagé plusieurs parcelles de superficies. « Je comprends la position de la Fédération », dit-il. « On va regarder ça, quand ce sera le temps des négociations. Il y a toujours des façons d’améliorer ce qui existe », ajoute-t-il, sans promettre quoi que ce soit. Il rappelle par ailleurs que les producteurs peuvent aussi bénéficier de l’assurance récolte de la Financière agricole du Canada.