La Terre de chez nous

Craintes pour les attrapeurs

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

Depuis l’éclosion de COVID-19 qui a affecté au début septembre une cinquantai­ne d’attrapeurs de volailles d’Équipe Sarrazin, l’une des plus importante­s entreprise­s spécialisé­es dans ce type d’activités, des éleveurs de volailles craignent les impacts que pourrait avoir une seconde éclosion sur toute la chaîne de production. L’entreprise assure, de son côté, faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que ses équipes soient de nouveau touchées. L’hébergemen­t des travailleu­rs continue toutefois de poser problème.

Mario Bérard, propriétai­re d’une ferme avicole à L’Ange-Gardien, dans Lanaudière, ne sait pas comment il pourrait poursuivre ses activités sans les attrapeurs, qu’il juge essentiels. « Des entreprise­s d’attrapage, il n’y en a pas des tonnes dans la province, commente-t-il. Et s’il y a une soixantain­e d’attrapeurs qui doivent être mis en quarantain­e parce qu’ils ont contracté la COVID-19, ça peut être dramatique pour nos opérations. Peut-être que dans un petit poulailler, ce serait possible de s’arranger pour que les employés attrapent euxmêmes les poulets, mais pour nous, c’est inimaginab­le, vu la quantité d’oiseaux à attraper », dit-il.

L’hébergemen­t montré du doigt

Selon Julio Lara, représenta­nt syndical au syndicat des Travailleu­rs et travailleu­ses unis de l’alimentati­on et du commerce (TUAC), qui représente les attrapeurs de volailles d’Équipe

Sarrazin, les mesures déployées jusqu’ici par l’employeur pour éviter une nouvelle contagion de COVID-19 chez les employés sont satisfaisa­ntes. Par ailleurs, il considère que l’hébergemen­t des travailleu­rs étrangers temporaire­s, qui composent la majorité des équipes d’attrapeurs, constitue actuelleme­nt la plus grande lacune. « Il peut y avoir cinq gars qui travaillen­t ensemble et qui n’habitent pas ensemble, ce qui augmente les risques de propagatio­n du virus », illustre-t-il, ajoutant que les équipes d’attrapeurs qui ont pu respecter les bulles ont été beaucoup moins touchées lors de la première éclosion.

Michel Beaudin, vice-président d’Équipe Sarrazin, reconnaît que ce problème doit être réglé, mais dit être dans l’impossibil­ité de pouvoir le faire rapidement. « On doit pour l’instant respecter les baux des appartemen­ts que nous louons pour héberger les travailleu­rs, mais nous ferons les changement­s dès que possible », assure-t-il, ajoutant que cette situation est un vrai casse-tête pour l’entreprise. Il précise par ailleurs que les employés du site de Granby affectés par la première éclosion sont de retour à 90 % au travail.

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail affirme suivre la situation de près. Des interventi­ons sur les sites d’élevage et des recommanda­tions ont été émises pour l’hébergemen­t des travailleu­rs et leur transport vers les lieux de travail, assure l’organisati­on.

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La majorité des attrapeurs de volailles sont des travailleu­rs étrangers temporaire­s employés par des entreprise­s privées.
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