Un cinéaste urbain à la campagne
CACOUNA – Depuis trois ans, le cinéaste Hugo Latulippe vit à Cacouna, une municipalité du Bas-Saint-Laurent voisine de Rivière-du-Loup, dont le nom signifie « où il y a toujours des porcs-épics » dans une langue autochtone.
Le scénariste et réalisateur dit être autant attiré par les centres-villes que par la nature. Selon lui, l’opposition que l’on fait entre les gens de la ville et ceux de la campagne est un concept dépassé. « On retrouve chez les Montréalais des gens venant de tous les coins du Québec alors que la campagne est peuplée d’anciens urbains », dit-il.
Né à Lac-Beauport à l’époque où l’endroit ne comptait que 3 000 habitants, le réalisateur qui signe les documentaires Bacon, le film et Alphée des étoiles a vécu 25 ans à Montréal, une période entrecoupée toutefois de séjours à l’étranger.
Hugo habite aujourd’hui une maison de pierres datant de 1836 qu’il a entrepris de rénover dans le respect des techniques anciennes. Il possède aussi depuis une vingtaine d’années une maison qu’il a construite sur l’île Verte, à cinq kilomètres à vol d’oiseau de sa résidence actuelle. C’est d’ailleurs son amour pour l’estuaire du Saint-Laurent qui a amené ce passionné de kayak de mer à choisir la région.
Écriture et plein air
« L’écriture occupe une grande partie de mes journées. Sinon, on fait beaucoup d’activités de plein air, du jardinage, des travaux sur la maison », raconte Hugo Latulippe. Il est d’ailleurs un habitué du parc côtier Kiskotuk, situé entre Cacouna et Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.
« En ville, ajoute le cinéaste, on profitait davantage de la vie culturelle. » Avec sa conjointe, l’artiste-peintre Stéphanie Robert, il aime bien retourner dans la métropole pour faire ce qu’il appelle des « marathons de culture ». Outre cela, il retrouve dans la région tout ce dont il a besoin. « On voit nos amis moins souvent, mais quand ils viennent, ils restent plus longtemps », dit Hugo. Certains d’entre eux, dont le métier est d’écrire, aiment bien venir trouver l’inspiration chez lui.
Le documentariste siège aussi à titre de citoyen au projet de création d’une FabRégion au Bas-Saint-Laurent. L’objectif est d’en faire la première région au Canada à joindre le réseau mondial FabCity, dont l’objectif est de produire la moitié de ce qu’elle consomme sur les plans alimentaire, manufacturier et énergétique d’ici 2054.
« Grâce à nos jardins, nos abeilles et nos arbres fruitiers, nous produisons le tiers de notre alimentation. »