Un comédien au champ
Plusieurs entreprises maraîchères ont souffert cette année de ne pas pouvoir compter sur l’aide de leurs travailleurs étrangers aussi tôt que prévu, en raison de la COVID-19. Cette pénurie de main-d’oeuvre a permis au comédien Jean-René Moisan d’expérimenter le travail à la ferme pendant trois semaines en participant à la récolte d’asperges de la ferme Asperges Primera, de Saint-Thomas, dans la région de Lanaudière.
En mai dernier, les contrats se sont faits rares pour l’interprète de Clément Lafontaine dans la série District 31. « J’ai été secoué par une crise existentielle lors de laquelle je voulais me rendre utile », raconte Jean-René Moisan. Il apprend alors que Mario Rondeau, propriétaire de la ferme, recherche des cueilleurs québécois pour compenser le manque de travailleurs mexicains. Il communique avec la conjointe de l’agriculteur qui accepte de le prendre. « Je suis arrivé le 20 mai, une semaine après le début de la période de récolte », se souvient-il.
Expérience enrichissante
« Je n’avais jusque-là jamais touché la terre de mes mains comme travailleur agricole », dit le comédien, qui a incarné une vingtaine de rôles à la télévision et au cinéma depuis 2011, dont celui de Maxime dans la série 30 vies. En fin de compte, cette expérience lui aura fait prendre conscience du travail important réalisé au jour le jour par les agriculteurs.
Tôt levé, il quitte Montréal et se rend chaque matin à Saint-Thomas pour une longue journée de travail, entrecoupée de pauses, qui commence à 7 h et se termine à 17 h. « Après quelque temps, nous avions amélioré nos techniques et acquis de la vitesse, ce qui nous a permis parfois de terminer notre journée plus tôt », raconte-t-il.
Essentiellement, les cueilleurs sillonnent les rangs munis d’un couteau qui sert aussi à mesurer les asperges, explique Jean-René. Seules celles qui ont atteint la longueur désirée seront coupées à la racine et déposées dans une chaudière. Quand le soleil est de la partie, explique-t-il, il arrive qu’une asperge trop courte le matin puisse atteindre la longueur requise et être récoltée en fin de journée. En plus de la récolte des asperges, le travail nécessitait le désherbage.
« Si ça redevenait tranquille dans mon métier, je retournerais sûrement travailler à la ferme ou dans une serre, mais ça ne fait pas partie de mes plans, car je suis comédien avant tout », conclut ce natif de SaintRaymond de Portneuf.