Ces philanthropes agricoles
Bien qu’il se démarque avec son don de 15 M$ afin d’agir contre le réchauffement climatique, Marc Bieler n’est pas le seul agriculteur à donner au suivant. Il peut même s’avérer payant d’offrir ses surplus de récoltes plutôt que de les laisser au champ.
Les exemples de philanthropie sont nombreux dans le milieu agricole. Récemment, le producteur de canneberges ges Marc Bieler a donné 15 M$ à l’Université McGill. De leur côté, les fédérations d’agriculteurs ont offert plus de 10 M$ en 10 ans. Les transformateurs et détaillants alimentaires contribuent eux aussi à soutenir les gens dans le besoin avec de l’argent et des aliments. Chaque don est important et une fois additionnés, ces élans de générosité forment un impressionnant champ d’entraide.
La palme du plus gros don financier en 2020 provenant du milieu agricole revient sûrement à Marc Bieler. Le propriétaire de Canneberges Bieler vient d’offrir 15 M$ à l’Université McGill. Pourquoi avoir donné une telle somme? « Car il faut agir », répond du tac au tac l’agriculteur de 82 ans établi à Saint-Louis-de-Blandford, dans le Centre-du-Québec. Il a déjà donné une première tranche de 2,5 M$ principalement à l’École de l’environnement de l’Université McGill, à laquelle se grefferont 500 000 $ par an pendant les 25 prochaines années. « Il faut se rendre compte que comme agriculteur, on vit de la terre, mais la terre est en train de souffrir. La grêle, les orages plus violents et la sécheresse, ce sont des aspects du réchauffement climatique qui viennent de l’activité humaine. Si ça continue, ce sera désastreux pour l’agriculture. Au lieu d’être passif, il faut s’atteler à changer les choses », insiste celui qui possède 600 hectares en cultures de canneberges. Ce visionnaire espère que son argent pourra soutenir la recherche scientifique afin de trouver des solutions pour freiner les changements climatiques.
Désir d’être imité
Ce don n’est pas le premier geste philanthropique de Marc Bieler. Il a offert au total 1 M$ à l’Université Mc Gill ces dernières années pour aider les étudiants en agronomie à effectuer des stages au Québec et à l’extérieur.
C’est la vente de son usine de transformation de canneberges à Ocean Spray il y a trois ans qui lui a permis de promettre la somme de 15 M$. Évidemment, ses comptables ont fignolé une entente avec l’Université McGill pour que le don soit le plus avantageux possible sur le plan fiscal, mais M. Bieler a des enfants et il aurait pu garder tout son argent. « Quand il rentre plusieurs millions, il faut être capable de donner. Et je crois que d’autres personnes devraient faire comme moi, même si c’est la moitié, le tiers ou le centième; donner, ça fait avancer les choses », dit-il avec éloquence.