La Terre de chez nous

Le séchage du maïs : optimiser la qualité des grains

- JULES ST-PIERRE, AGR. Président chez Weightroni­cs-Manugrain inc.

Ce n’est un secret pour personne et l’on ne cesse de le répéter : alors que le coût des intrants et de l’équipement continue de grimper, le prix du maïs et la marge bénéficiai­re stagnent et même régressent. Peu importe le type de séchoir que l’on utilise, les mêmes règles s’appliquent partout pour maximiser le classement du grain et, en particulie­r, le poids à l’hectolitre et le pourcentag­e de grains cassés.

La récolte aux champs

Il est reconnu que le degré d’humidité idéal pour commencer la récolte est de 25 %, ce qui n’est pas évident avec les automnes que nous connaisson­s.

L’ajustement de la moissonneu­sebatteuse est d’une importance primordial­e. Tous les manufactur­iers ont des réglages recommandé­s pour leur équipement. Fiez-vous à eux. De façon générale, plus la vitesse d’avancée aux champs est grande (sans bourrer le nez de la batteuse), moins il y a de dommages subi par le grain. On sait par ailleurs que la vitesse du rotor a une relation directe avec le pourcentag­e de grains cassés. Ainsi, en faisant passer la vitesse de 300 tours par minute à 600 dans le maïs, on a vu le pourcentag­e de grains endommagés passer de 5 % à 30 %. À l’inverse, si la vitesse du rotor est trop lente, des grains peuvent être rejetés à l’arrière de la machine.

L’équipement de transfert

On devrait porter une attention spéciale aux vis sans fin utilisées pour transférer les grains. Une vis usée deviendra littéralem­ent comme un couteau et cisaillera le grain, que ce soit sur la moissonneu­se-batteuse, le séchoir ou l’équipement de transfert. De plus, toute vis devrait idéalement être remplie au maximum de sa capacité et tourner aussi lentement que le transfert de grain le permet.

Le stress thermique

L’endosperme du grain présente de fines fractures qui peuvent être ouvertes lorsque celui-ci subit un stress thermique. Un tel grain est beaucoup plus susceptibl­e d’être endommagé par l’humidité, les insectes ou les moisissure­s et nuit au passage de l’air lors de la ventilatio­n dans le silo. Pour minimiser ce problème, la températur­e de séchage est d’une importance capitale. Plus elle est basse, moins grand sera le choc thermique (par exemple séchage dans un crible au champ). Naturellem­ent, des conditions pratiques nous forcent à utiliser la chaleur pour accélérer le processus. Grosso modo, on ne devrait idéalement pas dépasser 130 °F comme températur­e du grain à la sortie et maintenir la températur­e du plénum du séchoir entre 170 et 190 °F dans un séchoir continu. Pour les silos séchoir, la températur­e du plénum varie de 120 à 140 °F.

Le point d’équilibre d’humidité est de 14,5 % pour le maïs. Celui-ci doit être refroidi, soit dans le séchoir, soit dans un silo refroidiss­eur muni d’un ventilateu­r produisant au moins 0,2 pi3 par minute par boisseau (soit 10 p3 d’air/ minute/tonne entreposée). Il est possible de sortir le grain avec une plus haute humidité, de le laisser non ventilé pendant une période de 6 à 12 h et de le ventiler normalemen­t par la suite.

On appelle cette technique dryaeratio­n en anglais. Elle permet au grain de transpirer et de perdre 2 % d’humidité supplément­aire, ce qui réduit du même coup la consommati­on d’énergie et le stress thermique. Règle d’or : dans tous les cas, plus la températur­e de séchage est basse, plus le grain aura un poids à l’hectolitre élevé et un pourcentag­e de grains cassés plus faible.

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Plus la températur­e de séchage est basse, plus le grain aura un poids à l’hectolitre élevé et un pourcentag­e de grains cassés plus faible.

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