La Terre de chez nous

Une meilleure cohabitati­on pour atteindre l’autonomie alimentair­e

- MARTINE VEILLETTE mveillette@ laterre.ca

L’Institut canadien des politiques agroalimen­taires (ICPA) a tenu le 10 décembre une séance de dialogue sur les thèmes de l’autonomie alimentair­e et de la cohabitati­on des systèmes locaux et mondiaux.

Patrick Hervieux, producteur maraîcher de la relève, a indiqué que, selon lui, les entreprise­s de petite taille et celles de distributi­on à grande échelle ont toutes les deux leur raison d’être et doivent apprendre les unes des autres. « Les grandes peuvent apprendre au niveau de l’environnem­ent durable des petites. Les petites peuvent apprendre des méthodes pour produire en plus grande quantité », croit-il. Le producteur estime que les deux modèles sont nécessaire­s pour assurer l’autonomie alimentair­e en s’assurant « d’une bonne cohabitati­on pour produire une diversité sans avoir besoin d’aller chercher ailleurs ».

Le professeur Patrick Mundler, qui enseigne en développem­ent rural au Départemen­t d’économie agroalimen­taire et des sciences de la consommati­on de l’Université Laval, a souligné qu’« il est peu réaliste de penser que le système alimentair­e local et artisanal peut nourrir le

Québec sans de profonds changement­s de nos habitudes alimentair­es ». Pour lui, l’hybridatio­n des deux est nécessaire. Il croit que l’État doit mieux subvention­ner les petits joueurs qui proposent de l’innovation.

Stéphane Forget, de Sollio Groupe Coopératif, y est toutefois allé d’une mise en garde. « Il faut éviter d’opposer autonomie alimentair­e à l’exportatio­n. Ce sont deux éléments qui se nourrissen­t l’un l’autre. On ne pourra pas être autonomes à 100 %; il faut aussi importer », dit-il.

Les propos tenus lors de cette rencontre virtuelle serviront à alimenter le Forum sur les grands défis et décisions, qui se tiendra en mars 2021.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada