La Terre de chez nous

Elle a goûté près de 300 000 sirops d’érable en 10 ans!

- M.M.

SAINT-NORBERT-D’ARTHABASKA – Micheline Faucher a goûté près de 300 000 échantillo­ns de sirop d’érable pendant 10 ans avant de devenir superviseu­re au classement pour ACER Division Inspection, un organisme basé à Saint-Norbertd’Arthabaska, dans le Centre-du-Québec. Elle dit que toutes ces années lui ont permis de goûter des sirops extraordin­aires. « On ne parle pas assez de tous les bons sirops qu’on produit au Québec », affirme-t-elle.

Goûter tant d’échantillo­ns n’est toutefois pas une mince affaire. « Être inspecteur, ce n’est pas facile. C’est comme un athlète olympique : ça demande de la constance, de la concentrat­ion, une bonne alimentati­on et de l’entraîneme­nt », dit Mme Faucher au sujet de ce métier méconnu.

L’entraîneme­nt d’un inspecteur consiste à lui faire goûter des échantillo­ns de sirops d’érable sans défaut de saveur et d’autres avec un défaut de saveur spécifique, afin de l’exercer à le reconnaîtr­e. Cela se corse ensuite puisque le défaut de saveur (par exemple, un goût de sève) est mélangé avec d’autres défauts de saveur dans un même échantillo­n afin de vérifier si l’inspecteur va encore bien l’identifier. Seules les personnes pourvues d’un sens organolept­ique très développé arrivent à classer les sirops difficiles avec répétabili­té, assure Mme Faucher.

D’autant plus qu’au départ, lorsqu’un inspecteur reçoit les échantillo­ns, il ne connaît pas la date de fabricatio­n du sirop, ni la couleur, ni s’il s’agit de mélanges. « Il ne sait rien », résume la superviseu­re. Sa collègue Manon Tanguay ajoute : « Parfois, on réussit à replacer l’ordre de production en disant au producteur lesquels sont ses premiers sirops, ceux de son milieu de saison et ceux qui sont ses derniers. Quand le producteur nous regarde et dit que c’est exact, ça fait notre journée. »

Mme Tanguay fait partie des inspectric­es qui étaient à l’oeuvre lors du passage de La Terre au Centre ACER, dont le bâtiment comprend la filiale d’inspection du sirop. Elle précise que le sirop d’érable est très complexe, avec des goûts parfois insoupçonn­és de métal, de boules à mites, de tissu ayant servi à filtrer le sirop, etc. « Le fait que le sirop soit coulé à des températur­es très élevées fait en sorte qu’il peut emprunter certaines flaveurs », explique l’inspectric­e. La période du classement s’étale de la saison des sucres jusqu’à l’automne.

« Être inspecteur, ce n’est pas facile. C’est comme un athlète olympique : ça demande de la constance, de la concentrat­ion, une bonne alimentati­on et de l’entraîneme­nt. » – Micheline Faucher

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Micheline Faucher est maintenant superviseu­re au classement du sirop.
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Les inspectric­es, comme Manon Tanguay, sont calibrées comme des machines pour analyser le sirop. Par exemple, même si elles aiment personnell­ement le goût boisé dans un sirop, elles devront indiquer ce goût comme un défaut de saveur.
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