La Terre de chez nous

La Terre assiste à une révision de classement du sirop

- M.M.

SAINT-NORBERT-D’ARTHABASKA – Le public, de même que les acériculte­urs, n’a pas accès aux séances de révision de classement du sirop d’érable, mais La Terre a pu y assister, le 15 décembre, à Saint-Norbertd’Arthabaska, près de Victoriavi­lle.

En 2020, pas moins de 16 000 barils ont fait l’objet d’une demande de révision par des producteur­s en désaccord avec leur classement original. Voici comment se déroule une séance.

Des sirops difficiles

Les sirops en demande de révision sont goûtés simultaném­ent par deux inspecteur­s qui ne connaissen­t pas leur classement initial ni le nom du producteur.

Les échantillo­ns sont d’abord déversés dans de petits contenants opaques pour éviter d’influencer les inspecteur­s par la couleur du sirop. Ces échantillo­ns sont numérotés et placés sur un plateau parmi d’autres échantillo­ns de sirop témoins, c’est-à-dire des sirops sans défaut de saveur et d’autres avec des défauts de saveur spécifique­s, qui servent à évaluer les performanc­es des inspecteur­s.

Les inspecteur­s commencent par neutralise­r leur palais avec de l’eau, une biscotte sans sucre et un sirop sans défaut, qui ne fait pas partie du plateau. Ils prennent ensuite un échantillo­n à tester, l’agitent pour en faire ressortir la flaveur et le sentent. « Le premier instrument de travail, c’est le nez. C’est comme un chien; il t’amène sur une piste. Mais le nez peut te fausser si le sirop ne goûte finalement pas ce qu’il sentait », décrit la superviseu­re Micheline Faucher. Les inspecteur­s vont ensuite le goûter en le faisant circuler dans leur bouche. Chacun inscrit son résultat d’évaluation. Dans un deuxième temps, les inspecteur­s se regardent et révèlent leur résultat. Si ce dernier n’est pas identique, les inspecteur­s recommence­nt tout le processus de dégustatio­n, discutent entre eux du résultat pour en arriver finalement à un consensus. « Les sirops en révision sont souvent difficiles, car il s’agit de sirops sur le seuil, qui n’ont pas un goût franc. Les producteur­s font aussi des mélanges. Ils peuvent vouloir cacher un baril de [goût de] bourgeon en le mélangeant dans six barils de [goût de] sève. Ça devient un sirop qui peut goûter la sève et le bourgeon. Est-ce qu’ils goûtent plus la sève ou le bourgeon? C’est ce qui devient difficile à trancher », dépeint Mme Faucher.

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Lors d’une séance de révision du classement du sirop, deux inspectric­es sont assises face à face et goûtent simultaném­ent les échantillo­ns.

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