La Terre de chez nous

Stratégies de contrôle de la bronchite infectieus­e aviaire dans l’industrie avicole québécoise

- KELSEY O’DOWD Étudiante aux cycles supérieurs NEDA BARJESTEH Professeur­e adjointe, Groupe de recherche sur les maladies infectieus­es en production animale (GREMIP), Centre de recherche en infectiolo­gie porcine et avicole (CRIPA), Faculté de médecine vété

Au cours de la dernière décennie, le nombre de diagnostic­s d’infections au virus de la bronchite infectieus­e aviaire (IBV) a augmenté dans le secteur avicole en Ontario et au Québec. L’IBV est l’agent pathogène causant la bronchite infectieus­e aviaire et il est répandu partout dans le monde.

Présenteme­nt, la biosécurit­é joue un rôle essentiel et représente la première ligne de défense des producteur­s de volailles contre l’IBV. Cela inclut le lavage et la désinfecti­on en profondeur des poulailler­s, car le virus est sensible à la majorité des désinfecta­nts. Même si les programmes de vaccinatio­n de troupeaux avec les vaccins commerciau­x contre l’IBV peuvent fournir un certain niveau de protection croisée, ces vaccins ne protègent pas directemen­t contre les nombreuses souches variantes d’IBV.

Mortalité et infections

L’IBV peut se propager par aérosol, par ingestion d’aliments et d’eau contaminés et par contact avec du matériel contaminé. Cette maladie contagieus­e se propage très rapidement et est associée à une augmentati­on du taux de mortalité et des infections respiratoi­res modérément sévères chez les poulets. Il y a également un potentiel d’infections bactérienn­es secondaire­s. De plus, certaines souches d’IBV peuvent infecter le système reproducte­ur, ce qui entraîne une baisse de la production d’oeufs, une réduction des performanc­es de la ponte et une diminution de la qualité de la coquille d’oeuf. Cette invasion du système reproducte­ur par le virus peut causer la formation de kystes d’oviducte et le syndrome de fausses pondeuses chez les jeunes poules (aucune production d’oeufs).

Le syndrome de fausses pondeuses associé à l’IBV est un problème sérieux pour le secteur ovocole québécois, puisque le Québec est le deuxième plus gros producteur d’oeufs au Canada après l’Ontario et fournit plus de 20 % de la production canadienne. Malheureus­ement, le virus n’est plus présent lorsque la pathologie survient, ce qui complique le diagnostic. C’est pourquoi il est nécessaire de concentrer les efforts de recherche sur les interactio­ns entre l’hôte et l’IBV, ainsi que sur les mécanismes fondamenta­ux qui ont un impact sur la pathogénie du virus. Cela permettra de développer de nouvelles approches pour améliorer les réponses immunitair­es de l’hôte afin de réduire les infections et d’améliorer les conditions d’élevage des poulets. Par exemple, l’utilisatio­n de molécules immunostim­ulatrices en conjonctio­n avec les vaccins commerciau­x pourrait augmenter l’efficacité des vaccins et la protection immunitair­e induite.

Il est également important de développer de nouvelles méthodes de diagnostic pour mieux identifier et contrôler les éclosions d’IBV, telles que la détection de biomarqueu­rs sérologiqu­es associés avec la phase précoce de l’infection. Ces nouvelles stratégies pourront réduire considérab­lement les pertes économique­s dans l’industrie avicole et améliorer la performanc­e des troupeaux.

La biosécurit­é joue un rôle essentiel et représente la première ligne de défense des producteur­s de volailles contre le virus de la bronchite infectieus­e aviaire.

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Le syndrome de fausses pondeuses associé à l’IBV est un problème sérieux pour le secteur ovocole québécois, puisque le Québec est le deuxième plus gros producteur d’oeufs au Canada après l’Ontario et fournit plus de 20 % de la production canadienne.

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