La Terre de chez nous

La passion surmonte les obstacles

Désireux de valoriser leur métier, les jeunes de la relève agricole prennent la plume à tour de rôle pour raconter leur quotidien.

- ALLAN FRIGON Ferme des fleurs, Albanel, Saguenay–Lac-Saint-Jean

Je suis un fier producteur du Saguenay– Lac-Saint-Jean et je veux prendre un moment pour vous parler de mon parcours non convention­nel. Je travaille avec mon père dans l’entreprise familiale depuis plusieurs années. Malgré mon handicap physique de naissance qui m’oblige à avoir deux cannes pour mes déplacemen­ts, j’ai toujours réussi à apporter mon aide à la ferme.

Quand j’étais tout petit, je suivais mon père dans les champs et à la ferme du matin au soir. On peut dire que j’ai eu la piqûre de l’agricultur­e. Je me suis demandé pendant plusieurs années si je pouvais faire cela comme métier avec mon handicap. Grâce à toutes les personnes qui m’ont aidé à évoluer et ont cru en mes capacités, je peux dire aujourd’hui que je peux faire ma part.

Nous exploitons une ferme laitière de 140 kg de quota et c’est avec l’aide de travailleu­rs québécois et guatémaltè­ques que nous accompliss­ons les tâches quotidienn­es. Ma contributi­on se fait principale­ment dans les travaux aux champs. C’est au moment des semences que débutent principale­ment mes tâches, pour se poursuivre jusqu’à la fin des récoltes.

Les journées sont souvent longues et pleines de défis, mais lorsque la passion est là, tout est plus facile. Pour moi, travailler en agricultur­e, ce n’est pas un travail comme les autres, c’est un contact privilégié avec la nature qui me plaît particuliè­rement.

Ayant toujours des cannes dans les mains pour me déplacer, il m’a fallu trouver des moyens ingénieux pour accomplir certaines tâches. J’ai donc demandé des conseils à une ergothérap­eute pour faire quelques adaptation­s à certains équipement­s pour

« Pour moi, travailler en agricultur­e, ce n’est pas un travail comme les autres, c’est un contact privilégié avec la nature qui me plaît particuliè­rement. »

me permettre de pouvoir déplacer des outils et des pièces. Lorsque vient le moment de faire l’acquisitio­n d’une nouvelle machinerie, nous prenons toujours en considérat­ion mon handicap lors du choix des équipement­s.

Je me considère comme chanceux de pouvoir exercer ce métier qui me plaît et je souhaite que mon petit parcours de vie ait su vous inspirer.

 ??  ?? En adaptant ses équipement­s, Allan Frigon parvient à vivre lui aussi de sa passion pour l’agricultur­e malgré un handicap physique.
En adaptant ses équipement­s, Allan Frigon parvient à vivre lui aussi de sa passion pour l’agricultur­e malgré un handicap physique.
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