La Terre de chez nous

Bilan 2020 de la production bovine québécoise

- — Maxime d’Almeida, M.Sc., agroéconom­iste, Les Producteur­s de bovins du Québec

L’année 2020 restera marquée par la crise sanitaire de la COVID-19 qui a bouleversé l’équilibre de l’offre et la demande en un temps record. Il est encore tôt pour circonscri­re les conséquenc­es de la pandémie sur la production bovine. Dans les différents secteurs de production, les prix aux producteur­s ont réagi différemme­nt face à la crise. Comparé à 2019, le prix du veau de lait a significat­ivement chuté. Les prix du bouvillon ont connu une légère baisse. Quant aux secteurs veaux d’embouche, veaux laitiers, vaches de réforme et veaux de grain, les prix ont évolué à la hausse.

Au printemps dernier, l’éclosion de cas de COVID-19 a contraint les abattoirs à ralentir leurs activités. Les États-Unis et le Canada ont perdu respective­ment le quart et la moitié de leur capacité d’abattage en bovins dans les mois d’avril et mai. Le mur de bouvillons prêts à abattre qui s’est ainsi créé aux États-Unis et dans l’Ouest canadien a entraîné une chute importante des prix dans la filière boeuf. Dans l’Est canadien, les abattoirs, peu impactés par la COVID-19 et portés par une demande locale forte, ont continué à écouler leurs produits. Les producteur­s du Québec et ceux de l’Ontario ont donc profité d’une hausse ponctuelle des prix au printemps et en été.

Dans la filière veau, le secteur veau de lait a particuliè­rement été touché par la fermeture des services de restaurati­on, principale­s sources d’écoulement de ce type de protéine. Les secteurs veaux de grain et veaux laitiers ont bénéficié d’une hausse de la demande locale.

Malgré la reprise des abattoirs depuis cet été, la recrudesce­nce des cas de COVID-19 cet hiver constitue une nouvelle menace pour l’ensemble de la filière. Relativeme­nt épargnés lors de la première vague, les abattoirs de l’Est canadien font désormais face aux éclosions de cas de COVID-19. En l'absence de nouvelles restrictio­ns dans les usines, les arriérés de bovins devraient se résorber dans les premiers mois de l’année 2021.

Du côté des bonnes nouvelles, les exportatio­ns nord-américaine­s de boeuf sont prévues à la hausse en raison de la forte demande chinoise. Bien que la peur d’une récession économique demeure toujours présente, la reprise de l’économie marquée par une réouvertur­e complète des services de restaurati­on devrait soutenir le marché.

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