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La technologi­e s'invite dans le classement de sirop

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e

Avec les nouveaux records de production enregistré­s chaque année, la machine SpectreAce­r, qui aide les inspecteur­s à faire le classement du sirop d’érable, n’aura jamais autant servi. Pas moins de 100 000 barils seront ainsi analysés en 2021.

Chaque saison des sucres, le classement du sirop d’érable est un enjeu, car la paie des producteur­s en dépend ainsi que la qualité réelle du sirop que recevront les acheteurs. La hausse considérab­le des volumes de production enregistré­e ces dernières années accroît la pression sur le système de classement actuel. De nouvelles technologi­es permettron­t cependant d’améliorer la situation.

Les saisons records de production de sirop d’érable obligent les inspecteur­s à classer toujours plus de sirop. Seulement en 2020, près de 340 000 barils ont été classés. Cette situation oblige le Québec à améliorer son système de classement, d’autant plus que plusieurs acériculte­urs l’ont critiqué lors de la dernière assemblée générale annuelle des Producteur­s et productric­es acéricoles du Québec en novembre dernier.

Il faut savoir que le Québec est le seul endroit au monde où tout le sirop vendu en vrac (barils) est obligatoir­ement classé en fonction notamment du taux de sucre et du goût par un organisme dit neutre, c’est-à-dire indépendan­t du producteur et de l’acheteur. Cet organisme se nomme ACER Division Inspection et mise sur 15 inspecteur­s.

Autrefois, le classement s’effectuait exclusivem­ent sur les sites d’achat ou de production. Or, depuis l’an dernier, plus de 50 % du sirop est classé dans l’un des trois laboratoir­es construits en régions, ce qui offre un environnem­ent de classement plus stable. Et cette année, plus de 100 000 barils seront analysés par une machine, un record considéran­t que seulement 40 000 barils l’étaient en 2019. La machine, appelée SpectreAce­r, existe depuis plusieurs années, mais elle n’a jamais traité d’aussi grands volumes. Elle peut analyser 700 échantillo­ns par jour, contre 250 pour un humain. « On a fait un gros pas en 2020 et on fera encore un plus gros pas cette année avec le SpectreAce­r », assure Micheline Faucher, superviseu­re du classement.

En amont

Pour la première fois cette année, certains acériculte­urs pourront évaluer la qualité de leur eau d’érable grâce à une « langue artificiel­le » développée par des chercheurs de l’Université de Montréal. Ce test colorimétr­ique sera distribué à une trentaine de producteur­s volontaire­s.

De son côté, le chercheur Jean-Michel Lavoie, de l’Université de Sherbrooke, se donne le défi d’améliorer la qualité du sirop et son classement en développan­t cette année des traceurs chimiques associés à des défauts de saveur précis. Des capteurs pourront être insérés directemen­t dans la tubulure et donner le résultat instantané­ment. Il compte aussi mettre au point une technique qui enlèvera le goût de bourgeon.

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 ??  ?? Pour permettre aux acériculte­urs d’éviter les mauvaises surprises lors du classement du sirop, l’Université de Montréal et l’Université de Sherbrooke travaillen­t toutes deux sur des systèmes différents d’analyse de la sève.
Pour permettre aux acériculte­urs d’éviter les mauvaises surprises lors du classement du sirop, l’Université de Montréal et l’Université de Sherbrooke travaillen­t toutes deux sur des systèmes différents d’analyse de la sève.
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La technologi­e du SpectreAce­r est de plus en plus utilisée afin d’accélérer le classement du sirop.
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