Tombés au combat
Défendre l’environnement n’a jamais été aussi dangereux, affirme Global Witness, une ONG qui lutte contre le pillage des ressources naturelles par les États et les entreprises privées. L’organisme rapporte qu’au moins 207 activistes environnementaux ont été tués en 2017 dans 22 pays, soit presque quatre par semaine — ce qui constitue un triste record. L’industrie agroalimentaire est désormais la plus meurtrière, avec 46 activistes assassinés parce qu’ils protestaient contre l’extraction de l’huile de palme, des projets de plantations ou d’élevage de bétail. L’extraction minière et pétrolière, le braconnage et l’abattage de forêts ont aussi coûté la vie à 86 défenseurs, dont beaucoup étaient issus des communautés autochtones d’Amérique du Sud et d’Asie. Les meurtriers sont rarement accusés formellement, mais les gangs criminels, les forces armées et paramilitaires, la police ainsi que les braconniers sont les principaux suspects. (Annick Poitras)
Å Marivic Danyan, une Philippine de 28 ans qui a perdu son mari, son père et deux frères lorsque l’armée philippine a attaqué son village, en 2017, parce que ses habitants protestaient contre une plantation de café voisine qui empiétait sur ses terres.