600 milliards
En 2015, les multinationales ont artificiellement déplacé 40 % de leurs profits dans des paradis fiscaux, révèle une étude du National Bureau of Economic Research, situé au Massachusetts. Cela représente plus de 600 milliards de dollars américains. Et encore, il s’agit d’une estimation « conservatrice », insistent les chercheurs.
À l’échelle planétaire, ces tours de passepasse comptables ont réduit de 10 % les revenus d’imposition — au Canada, la perte est de 9 %. Pourtant, les États qui tentent de rapatrier les profits déclarés à l’étranger ne concentrent pas leurs efforts sur les paradis fiscaux, mais sur les autres pays qui respectent les règles. Raison ? La simplicité.
Il est en effet plus facile pour la France, par exemple, de rapatrier les profits d’une multinationale déclarés en Allemagne, où les données sont accessibles, que ceux cachés aux Bermudes, où la culture du secret a cours. Les chercheurs craignent même que les démarches récentes de l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui veut accélérer la résolution des conflits liés à l’imposition, n’exacerbent ce cannibalisme fiscal. (Marc-André Sabourin)