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vabc drune nouvelle vie

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Elisei, un jeune Russe de 10 ans aux grands yeux verts, se souvient bien du temps où la seule chose qu’il savait dire en français était « bonjour ». « C’était vraiment difficile de ne rien comprendre et de ne pas pouvoir communique­r », témoigne celui qui a mis sept mois à se sentir à l’aise de converser en français avec ses camarades de classe de 5e année.

Arrivé à Montréal avec sa famille en 2017, Elisei fait partie des milliers de jeunes immigrants qui, chaque année, doivent commencer à fréquenter l’école québécoise en français. En effet, la Charte de la langue française (« loi 101 »), adoptée en 1977, exige que la quasitotal­ité des jeunes immigrants étudie en français. Ainsi, à la Commission scolaire de Montréal, par exemple, plus de 50 % des élèves ont une langue maternelle autre que le français. Ensemble, ils viennent de 178 pays et parlent plus de 130 langues !

La série documentai­re Classe à

part, diffusée à TV5 cet automne, suit pendant une année scolaire le quotidien de six élèves et de deux enseignant­es en classe d’accueil. Produite par Blimp Télé, cette série de 10 épisodes plonge au coeur du processus de francisati­on et d’intégratio­n de ces jeunes dans leur nouvel environnem­ent. Parfois bons élèves dans leur pays d’origine, ils se retrouvent souvent démunis devant cette langue complexe qu’ils apprivoise­nt à tâtons. « On apprend d’abord les salutation­s, les formules de politesse, les chiffres et le vocabulair­e lié aux parties du corps, aux vêtements, etc. », explique Sumaiya, 13 ans, originaire du Bangladesh, qui parle aussi l’anglais, le bengali, l’ourdou et l’hindi. « Mais le plus dur, ce sont les verbes, car il faut apprendre les conjugaiso­ns et les exceptions par coeur », poursuit-elle dans un français impeccable. « Ça demande beaucoup d’efforts ! » Comme de nombreux élèves en classe d’accueil, Sumaiya a parfois eu peur d’échouer à sa 1re année du secondaire, ce qui ne fut pas le cas ! En levant le voile sur le quotidien de ces jeunes, la série révèle que certains souffrent d’anxiété de performanc­e, car ils voudraient assurer un meilleur avenir à leur famille. Alors qu’une grande majorité des immigrants qui terminent le cours de francisati­on volontaire sont incapables de fonctionne­r au quotidien en français, l’apprentiss­age de la langue revient à leurs enfants qui fréquenten­t le réseau scolaire.

Grâce à leur persévéran­ce, ces jeunes immigrants font maintenant partie des 212 millions de personnes qui parlent quotidienn­ement le français dans le monde. C’est la cinquième langue parlée sur la planète, selon l’Organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie.

Suivez Elisei et Sumaiya dans la série Classe à part, diffusée le mardi à 19 h 30 à TV5.

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