L'Argenteuil

PRÉPARATIF­S EN VUE DE LA CRUE PRINTANIÈR­E

- EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

Hydro-Québec se dit prête à gérer la crue printanièr­e à venir, laquelle ne s’annonce pas exceptionn­elle, selon ses experts.

La Société d’État a rencontré les médias, le 15 mars, à la Centrale hydroélect­rique de Carillon, pour rappeler son rôle dans la gestion de la crue printanièr­e et comment elle s’y prépare depuis quelques mois déjà. Vidange des réservoirs, mesure de la quantité de neige au sol et gestion des débits sont des exemples concrets des actions posées par Hydro-Québec en prévision du printemps.

Ces mêmes actions sont posées chaque année, de façon concertée, par les autres opérateurs de barrages et réservoirs présents dans le bassin versant de la rivière des Outaouais (voir le texte complément­are en page 2).

Lors de la rencontre médiatique, des représenta­nts d’Hydro-Québec ont exposé les grandes lignes de la gestion de la crue du printemps 2017. Sur le plan technique, ils estiment que rien n’aurait pu être fait autrement pour améliorer la situation. Ils ont rappelé que ce sont les conditions météorolog­iques – très grande quantité de pluie en peu de jours sur un grand territoire – qui ont causé cette crue historique. « C’est vraiment une question de timing. Il serait tombé la même quantité de pluie deux semaines plus tard que ça aurait fait toute la différence », a déclaré un ingénieur au départemen­t Planificat­ion de la production à Hydro-Québec, Pierre-Marc Rondeau.

Ceci dit, Hydro-Québec a tout de même joué un rôle important dans la gestion de la crue 2017. N’eut été de cette gestion sur la rivière des Outaouais, les experts estiment que le niveau d’eau du lac des Deux-Montagnes aurait été de près d’un mètre (90 cm) supérieur à ce qu’il a été au sommet de la crue. L’action principale qui a été posée, et qui l’est chaque année entre janvier et avril, est d’abaisser les niveaux dans les réservoirs, comme à Baskatong par exemple. « C’est le moyen le plus efficace pour soulager les inondation­s. Pas les éliminer, mais les soulager », a précisé M. Rondeau. Ainsi, les réservoirs s’avèrent les outils les plus efficaces pour influencer les niveaux d’eau dans les rivières. Ce n’est pas le cas des centrales au fil de l’eau, comme celle de Carillon. Celles-ci « n’ont pas d’impact significat­if sur les rivières. On les enlèverait que ça ne changerait rien. Ce n’est pas du tout le cas des réservoirs », a-t-il spécifié. Ça ne changerait rien. Pas tout à fait. M. Rondeau a reconnu que le niveau d’eau est généraleme­nt baissé à Carillon en périodes de crues. Ceci pour deux raisons. D’abord pour limiter des inondation­s en amont du barrage, ensuite pour permettre un temps de réaction. « Quand on a 9000 m3 d’eau, il faut se donner une petite chance pour réagir aux imprévus à la centrale. C’est vraiment beaucoup d’eau à gérer par rapport à la normale », a indiqué M. Rondeau.

Ainsi, le niveau d’eau est abaissé de 60 cm en amont du barrage. Selon l’ingénieur, cette action n’aurait qu’un impact de trois cm en aval du barrage. « Ça parait cruel, mais ça permet d’aider les gens en haut et ça n’a aucun effet pour les gens en bas », a-t-il affirmé. C’est pour cette raison qu’il est fréquent, lors des crues, d’apercevoir des roches normalemen­t recouverte­s d’eau en haut du barrage, alors que des terrains sont inondés en bas.

PRÉVISIONS DE LA CRUE 2018

Pour le printemps qui s’en vient, HydroQuébe­c se fait rassurante. L’abaissemen­t des réservoirs se déroule normalemen­t et la quantité de neige au sol est considérab­lement inférieure aux deux dernières années. Ceci dit, les experts n’ont aucun contrôle sur la quantité de pluie qui pourrait s’abattre sur la grande région au cours des prochaines semaines.

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