L’Ontario français au musée de Dunvegan
Le musée Glengarry Pioneer de Dunvegan a récemment inauguré une nouvelle exposition retraçant les 400 ans de présence française en Ontario.
Même si la traduction de l’anglais au français des affiches de l’exposition n’est pas tout à fait à point, les artefacts et leur histoire valent le détour. Rappelons que la présence française en Ontario remonte officiellement au 1er août 1615, date de la rencontre entre Samuel de Champlain et le chef Huron- Wendaat à Toanché, maintenant Penetanguishene. Selon les historiens, Champlain a passé une année en sol ontarien en 1615 afin de tisser des liens avec les Huron-Wendaat et établir les bases de la traite des fourrures en Ontario.
« C’est une exposition intéressante car notre région est très diverse lorsqu’on parle de l’origine des colons et des missionnaires, a indiqué Marissa Gareau, une guide-étudiante au musée de Dunvegan pour l’été. Le 400e anniversaire est également célébré partout dans la province et il est important de souligner la forte influence française sur le commerce et l’histoire. L’exposition est située dans l’un de nos bâtiments historique, soit l’hôtel de ville du Canton de Roxborough, construit en 1869. »
Des premiers missionnaires au commerce des fourrures, l’exposition explore les grandes lignes de la colonisation française, de son interaction avec les peuples et son influence sur les grands événements qui ont marqué la naissance et l’épanouissement de ce qui est aujourd’hui l’Ontario.
Dans l’hôtel de ville, le drapeau francoontarien côtoie les artefacts des docteurs de l’époque des pionniers ainsi qu’une reproduction d’un magasin général. Ce bâtiment est l’un des 11 que les citoyens peuvent visiter. Fait intéressant, seul le vieil Old Star Inn est un bâtiment érigé sur le site actuel du musée à Dunvegan, les autres ayant été déménagés au fil des 50 dernières années, depuis l’ouverture du musée en 1962. À ses premières heures dans les années 1840, le Old Star Inn était une maison de colons et a été transformé en magasin général et hôtel lorsque les diligences faisaient la liaison entre Ottawa et Montréal.
« Le bar de l’auberge est actuellement un des plus vieux en Ontario et nous servons encore des verres ici, quelques fois par année », a indiqué Marissa Gareau.
En plus de l’atelier du forgeron et la résidence du trappeur, une école attend les visiteurs. Dans le contexte du 400e anniversaire, ce lieu est important pour se rappeler que l’éducation française a déjà été illégale en Ontario et que les francophones ont dû trimer dur pour faire valoir leur droit et leur culture C’est en 1885 que le gouvernement d’Olivier Mowat vote une loi qui fait alors de l’anglais l’unique langue de communication dans les écoles de la province. En 1912, le rapport Merchant a de nouveau serré la visse aux Franco-Ontariens et le règlement 17 a alors limité l’usage du français et son enseignement aux deux premières années du primaire. Ces mesures ont poussé les francophones et les institutions à se battre pour redonner sa place au français.
De l’éducation au travail manuel des pionniers, le musée Glengarry Pioneer est un voyage dans le temps qui permet de mieux saisir les défis que les ancêtres devaient relever sur une terre encore vierge à bien des égards. Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 10 h à 17 h. Renseignements : www.glengarrypioneermuseum.ca