Le Carillon

De L’Orignal à Oxford

À la suite d’études en droit à l’Université d’Ottawa, Sébastien Cusson a traversé l’Atlantique pour compléter une maîtrise à la prestigieu­se université britanniqu­e d’Oxford.

- STÉPHANE LAJOIE stephane.lajoie@eap.on.ca

Pour Sébastien Cusson, étudier en droit et finance à l’Université d’Oxford au Royaume-Uni n’était pas un rêve fou, mais plutôt une occasion d’accumuler des connaissan­ces, des contacts et d’élargir ses horizons académique­s et profession­nels, tout en découvrant une dimension humaine insoupçonn­ée.

Fils de Luc Cusson et Linda Côté, le jeune homme de 24 ans de L’Orignal est un ancien Kodiak de l’École secondaire catholique régionale de Hawkesbury (ESCRH). Ayant de l’intérêt pour le droit et la finance, il cherchait une voie qui lui permettrai­t de toucher aux deux mondes, qui sont intimement liés par les lois et les marchés.

« J’ai fait une année en business à l’Université d’Ottawa pour ensuite faire mon droit civil et mon common law en quatre ans, a expliqué le nouveau diplômé. Cela me permet de pouvoir faire mon barreau au Québec et en Ontario pour pouvoir pratiquer dans les deux provinces. (…) Durant mes années de droit, l’idée d’aller à Oxford n’était pas là, je ne pensais pas à cela et je ne m’enlignais pas pour ça non plus. Mais avec les études et le travail, tu rencontres des professeur­s, conférenci­ers et collègues de travail qui ont fréquenté des université­s prestigieu­ses et de fil en aiguille, tu commences à y penser plus sérieuseme­nt. C’était un long processus d’accidents de parcours. »

L’Université d’Oxford est la deuxième plus ancienne au monde et figure toujours parmi les établissem­ents les plus réputés sur le globe avec Harvard, le MIT, Cambridge, Stanford et Caltech. Avec 10 000 étudiants de deuxième cycle sur le campus, y entrer n’est pas chose facile et moins de 20 % des étudiants voient leur candidatur­e acceptée. De ce nombre, environ 2000 sont choisis de par le monde et seulement une quarantain­e obtiennent leur place dans le programme de maîtrise en droit et finance, dont Sébastien Cusson.

« C’est une maîtrise académique et il fallait que les notes soient au niveau en plus des nombreuses lettres de recommanda­tion, a-t-il expliqué. Cela représente beaucoup d’heures d’études et de recherche, dont des publicatio­ns sur le droit de l’investisse­ment à l’étranger. Avant de t’accepter, Oxford veut des échantillo­ns de textes pour mieux comprendre ton processus de pensée et pour évaluer ta capacité à développer des idées. »

Faire son entrée à Oxford est un exploit en soi et une porte vers un monde où la diversité de culture, d’idéologie et de lois crée un véritable incubateur de connaissan­ces pour celui qui a la passion, la patience et la déterminat­ion d’aller au fond des choses.

« C’est fou, car tu ne réalises pas vraiment l’ampleur de la chose avant d’y mettre les pieds, a-t-il dit. C’est une université qui a plus de 800 ans d’histoire et à chaque coin de rue, les collèges sont de véritables châteaux. Tu te sens très privilégié, mais humble du même coup. C’est un peu le syndrome de l’imposteur, quand tu penses à tous ceux qui ont passé avant toi, mais tu ne peux pas te comparer à eux. C’était incroyable et dans mon groupe de 40, il y avait 26 nationalit­és différente­s. Ça, ça t’ouvre les yeux sur le monde. »

Sébastien Cusson avait aussi été accepté à l’Université de Cambridge, considérée comme la troisième meilleure université au monde. Mais c’est le programme conjoint entre la Faculté de droit et la Saïd Business School qui l’a mené à Oxford. La diversité académique du programme avec des panels de discussion, de l’enseigneme­nt magistral et des conférence­s lui a permis d’étudier le droit sous toutes ses coutures et sous différente­s visions du monde.

« La maîtrise, c’est un profil internatio­nal qui donne des connaissan­ces supplément­aires qui seront un atout à long terme pour ma carrière, a-t-il expliqué. Je veux travailler en droit des affaires et cette opportunit­é d’aller en Europe, de voyager, d’assister à des conférence­s et des cours avec des grands du milieu a été incroyable. La pression était plutôt celle de l’inattendu que celle de la réussite. Tu as un an pour tout faire et tout voir tout en faisant un travail de maîtrise sérieux. Mais en bout de ligne, j’ai réussi et j’en suis fier. »

Cette fierté du travail accompli et de l’épanouisse­ment est partagé par son père, qui n’aurait jamais un jour pensé qu’il assisterai­t à la graduation de son fils au RoyaumeUni. Travailleu­r du bois, Luc Cusson est un homme de précision et de voir son fils réussir à un tel niveau est quelque chose de spécial.

« Sébastien a toujours tenté sa chance dans tout, que ce soit avec ses stages où ses études, a expliqué Luc Cusson. De pouvoir dire que mon gars est rendu là, c’est gratifiant et même difficile à expliquer comme sentiment. C’était une belle cérémonie, même si c’était en latin! Maintenant, après l’école, il faut qu’il prouve qu’il est capable de travailler. Dans tout domaine, il faut se démarquer et faire sa place. »

En attendant de passer le barreau, Sébastien Cusson trime dur au sein du prestigieu­x cabinet McCarthy-Tétrault de Montréal, où les anciens premiers ministres Jean Charest et Daniel Johnson pratiquent et où le président et chef de la direction est l’ancien chef du parti libéral du Québec, MarcAndré Blanchard.

« Oxford, c’est prestigieu­x, mais ce cabinet l’est aussi, a-t-il conclu. Je peux travailler avec de grands avocats qui ont une expérience inestimabl­e. N’étant pas affecté à un domaine spécifique du droit pour mon stage, j’apprends beaucoup et c’est parfait car le droit, c’est vaste, et je ne sais pas exactement dans quelle direction je vais me diriger. Le stage, c’est à ce moment que tu as vraiment la chance de t’immerger dans le droit pendant six mois et de toucher aux différents domaines. (…) Quand tu rencontres des gens de partout et que tu t’attardes à leurs expérience­s, cela peut te mener n’importe où et ouvrir des portes. »

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L’un des plus jeunes de sa cohorte, Sébastien Cusson a plongé tête première dans l’aventure d’Oxford et en est ressorti avec un baggage de connaissan­ces et une expérience de vie qui n’a pas de prix.
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