Le Carillon

Au coeur de l’urgence de l’hôpital

- ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca

L’HGH et l’Hôpital Glengarry Memorial d’Alexandria nous ont ouvert les portes de ce service en perpétuell­e activité. Sur les photos, le service de l’urgence de l’HGH et Micheline Jeaurond, infirmière à l’urgence d’Alexandria en plein exercice.

C’est sans doute l’un des services les plus connus des établissem­ents hospitalie­rs de la région, mais plusieurs ignorent son réel fonctionne­ment. Le Carillon a tenté de lever un bout du voile. Bienvenue dans les coulisses de l’urgence de l’hôpital Général de Hawkesbury et de l’Hôpital Glengarry Memorial, situé à Alexandria.

Dans ces deux hôpitaux de Hawkesbury et d’Alexandria, le service de l’urgence a du mal à contenir l’afflux de patients, de plus en plus nombreux, à se masser dans les salles d’attente. Chaque année, l’urgence de l’Hôpital Glengarry Memorial reçoit 23 000 patients d’un peu partout dans la région et parfois du Québec. L’H G

% par rapport à l’année dernière.

Près de 48 000 patients ont poussé les portes de l’urgence cette année, un chiffre en nette augmentati­on, et d’année en année cela va augmenter. À la base, l’urgence de Hawkesbury est faite pour accueillir 15 000 patients. Nous avons largement dépassé ce chiffre », a précis Mme Picard-Stencer, la vice-présidente des Soins aigus et chef de direction des soins infirmiers à l'HGH.

Lorsqu'ils arrivent, soit par ambulance, soit par leurs propres moyens, les patients sont présentés aux agents administra­tifs et à l’infirmière de triage. Le patient est donc en contact avec une infirmière qui doit évaluer la raison médicale et faire ce que l’on appelle un triage de priorité de passage du patient selon l’échelle canadienne de triage. Ce fameux tri va dépendre, entre autres, des signes vitaux, des symptômes, de l’échelle de la douleur, des risques et de l’âge de la personne. « Ce sont des critères très spécifique­s que les infirmière­s doivent prendre en compte », a précisé Micheline Jeaurond, infirmière à l’urgence de l’Hôpital Glengarry Memorial depuis presque 40 ans.

La durée d’attente pour voir une infirmière de triage peut varier si la salle est disponible ou non. « Si la porte de l’infirmière de triage est ouverte, le patient peut rentrer tout de suite, mais si elle est en train de voir un autre patient, il peut y avoir 10 minutes d’attente. Et s’il y a 10 patients en avant, cela varie énormément. L’infirmière va jeter un coup d’oeil dans la salle d’attente pour voir quelle est la personne qui a l’air d’être le plus mal en point pour ainsi la passer en priorité », a expliqué Mme Picard-Stencer.

Dès le mois d’avril, l’Hôpital Général de Hawkesbury met en place une technique qui a déjà porté ses fruits dans plusieurs hôpitaux du pays pour diminuer le temps d’attente à l’urgence. « Un médecin sera attitré au triage et pourra voir les patients directemen­t après l’infirmière. Ce médecin ne fera spécifique­ment que cela. Il va pouvoir diriger le patient, soit en prescrivan­t immédiatem­ent des tests sanguins ou des renouvelle­ments d’ordonnance par exemple. C’est vraiment dans le but de diminuer le temps d’attente », a annoncé Mme Picard-Stencer.

Entre deux et cinq heures d’attente

<< J'ai attendu environ deux heure dans la salle d’attente pour voir un médecin. Il m’a bien soignée, c’était rapide et efficace. Je suis contente, je n’ai pas passé la journée à attendre, je vais pouvoir retourner à mon travail plus tôt », a indiqué Stéphanie, une patiente venue a l'urgence de l’Hopital Glengarry Memorial pour une entorse à la cheville.

La comparaiso­n n’est toutefois pas à faire entre l’urgence de l’hôpital Glengarry Memorial et l’Hopital general de Hawkesbury G . Elles ne disposent pas des mêmes technologi­es.

« C’est sûr qu’un jour je suis arrivée à l’Hôpital Général de Hawkesbury et quand j’ai vu le temps d’attente, je suis repartie. J’ai préféré faire 30 minutes de route de plus pour aller à l’urgence à Alexandria et attendre moins longtemps dans leur salle d’attente, car j’avais simplement mal à la gorge. C’était mineur, mon état de santé », a expliqué Josée, une résidente de Hawkesbury.

Quant à une autre, c’est pour la qualité des médecins et des moyens technologi­ques qu’elle s’est retrouvée à l'HGH. << J'avais une radiograph­ie du dos à passer et ma soeur devait voir un obstétrici­en. Il a fallu se rendre à l’HGH, car à l’hôpital d’Alexandria, il n’y a pas encore ces services-là. Nous avons donc attendu, mais, au final, nous sommes ressorties contentes du résultat et l’attente n’est pas aussi pire que dans les grandes villes , a racont Diane, 43 ans et habitante de Hawkesbury.

Le service de l’urgence de l’hôpital Glengarry Memorial est composé d›une équipe de deux infirmière­s et d’un médecin urgentolog­ue. Certains médecins travaillen­t aussi dans d'autres hôpitaux, à Ottawa ou encore à Montréal.

L'effectif s›adapte selon l›activité, a précis Micheline Jeaurond. Il est plus bas le matin et augmente tout au long de la journée.

Mais nous avons moins de patients durant la nuit, car les gens savent que nous n’avons pas assez d’équipement, par exemple un scanneur ou des radios, pour les gros cas. Nous sommes plutôt un hôpital de soins mineurs et aussi un hôpital très familial, c’est ce qui fait notre force. En fin de soirée, une équipe de nuit prend le relais.

Depuis quelque temps, l’Hopital General ce Hawkesbury a augmente sex effectif de medicins pour reduire au maximum les delais qui est leur objectif principal. Une dizaine d’infirmière­s et trois médecins sont dorénavant attitrés à l’urgence le jour, dont Yacine Adjaoud, 28 ans, que nous avions interviewé récemment et qui est le chef de ce départemen­t.

Pour l’HGH, la plus grosse partie de l’activité se déroule le jour, entre 9 h et 21 h 30. Les fins de semaine sont équivalent­es à ces mêmes horaires. C’est à priori le soir, après 22 que ces deux hôpitaux se dégorgent petit à petit. « Les salles d’attente de l’urgence sont moins encombrées le soir, tout dépend de ce qui peut arriver, mais c’est ce que nous remarquons », a indiqu Mme Picard-Stencer.

Il est 16 h en ce jeudi du mois de mars et Sylvie vient tout juste de sortir de l’hôpital. Elle partage son contenteme­nt face aux soins qu’elle a reçus à l'HGH. « J’ai amené mon fils, car il avait de la fièvre. Nous n’avons pas attendu trop longtemps, environ trois heures à partir du moment où nous avons vu l’infirmière de triage et quand on est ressorti de la chambre avec le médecin. Franchemen­t, pour un jour de semaine, à cette heure-là, les délais sont vraiment raisonnabl­es, moi qui pensais que nous allions y passer la journée, eh bien non. On a été bien soigné, le médecin a fait une ordonnance à mon fils et il a fait un bon diagnostic », s’est-elle réjouie.

Le temps d’attente moyen dans ces deux hôpitaux varie. Il peut être de deux heures d’attente jusqu’à cinq heures. Les cas les plus courants à soigner sont divers infections respiratoi­res, douleurs abdominale­s, infections urinaires, pneumonie, fièvre, toux. « C’est général, c’est assez réparti. Les accidents de la route ne sont pas habituels et constants, mais lorsqu’il y en a, cela mobilise beaucoup nos ressources », a admis Mme Picard-Stencer.

L’équilibre personnel reste primordial

Micheline Jeaurond est infirmière depuis plus de 30 ans au service de l’urgence de l’Hôpital Glengarry Memorial. Elle est mère et grand-mère de 10 petits-enfants. Quand ses enfants étaient plus jeunes, elle nous a expliqué qu’ils ont dû s’habituer à son métier, qui pour elle, est très prenant et imprévu.

« Ce sont eux, mes enfants, qui se sont adaptés à mon rythme profession­nel, ils s’y sont habitués. Mes enfants ont toujours vécu avec cela. Parfois, je pouvais être appelée et partir rapidement pour aller travailler, car il y avait une urgence », a confié Mme Jeaurond.

Adrénaline, imprévu, équilibre mental, bonne résistance au stress… voilà quelques ingrédient­s pour pouvoir travailler à l’urgence. En effet, le personnel médical de l’urgence compte des horaires très chargés et doit travailler et régler les cas le plus rapidement possible.

« Ce service nécessite des gens très spéciaux. On ne sait jamais ce qui va arriver à la porte et quel cas. En fin de compte, il faut toujours être prêt pour le pire. Les gens qui travaillen­t là aiment l’imprévu, ils aiment travailler dans un environnem­ent où les choses bougent. Il faut qu’ils aient un bon équilibre personnel. Il faut avoir un bon support à la maison et le travail d’équipe est aussi important. Les médecins, les infirmière­s, c’est ça qui fait la force des équipes. On a des conseiller­s pour venir en aide aux employés, pour les cas les plus graves, si le personnel veut en parler », a conclu Mme Picard-Stencer

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—photo Élise Merlin Denise Picard-Stencer passe du temps, plusieurs fois par semaine, avec l’équipe exécutive des urgences, pour parler avec les patients dans la salle d’attente de l’urgence.
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